CFP2023 – Teaser programme
Sessions : R01 ; R10 ; D08 ; S10

La limitation de l’arsenal thérapeutique en psychiatrie et en addictologie est un frein majeur au soulagement des patients souffrant de ces pathologies. Cependant depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études se sont intéressées à l’usage des psychédéliques dans ces indications malgré une réticence sociétale. Alors l’usage des psychédéliques en psychiatrie… Un rêve ou une réalité ?

Peut-on se satisfaire de ce que l’on a ?

Les troubles dépressifs unipolaires et les troubles liés à l’usage de l’alcool sont, selon l’OMS, les deux pathologies entrainant le plus d’incapacité chez les 15-44 ans. La consommation de tabac et d’alcool sont les deux premières causes de mortalité évitable en France. Plus de 30 % des patients atteints de trouble dépressifs sont résistants aux traitements actuels alors que 50 % des patients ayant un trouble lié à l’usage de l’alcool rechutent dans le mois suivant le sevrage. C’est donc dans ce contexte qu’un renouveau de la médecine psychédélique est apparu depuis une vingtaine d’année. Cependant ce renouveau pose de nombreuses questions.

Est-il éthique ou légal d’utiliser des substances illicites pour soigner ?

Une des premières questions que pose ce renouveau est l’aspect éthique et légal de l’administration de substances illicites. Au cours du CFP 2023, plusieurs interventions se pencheront sur cette question avec notamment David Dupuis (R10) qui fera une intervention sur les différents défis posés par ce renouveau notamment au niveau clinique, éthique et épistémologique. De plus une autre intervention, réalisée par le Pr Laurent Karila (R01), s’intéressera à la question de la classification actuelle de ces substances en tant que stupéfiants.

Quel accompagnement (s’il est nécessaire) faut-il associer à l’utilisation des psychédéliques ?

Cette question reste centrale dans le développement de l’utilisation des psychédéliques. Actuellement, de nombreux types d’accompagnements psychothérapeutiques ont été réalisés dans différentes études sans qu’un consensus autour de cet accompagnement ne soit trouvé. Durant le CFP 2023, une session (S10) composée de trois interventions sera donc consacrée à l’accompagnement des patients bénéficiant d’une psychothérapie assistée par psychédélique. La première de ces interventions présentera les différents modèles et approches psychothérapeutiques alors que la deuxième se focalisera sur l’approche spécifique des patients en fin de vie. Pour finir, une dernière présentation posera la question de la réelle nécessité de cet accompagnement en s’appuyant sur des données naturalistiques (humeur, anxiété, tabac…). Pour compléter ce panel, un débat (D08) s’intéressera à l’importance de l’intensité de l’expérience psychédélique en posant la question « faut-il tripper pour guérir ? »

L’ensemble de ces différentes interventions offriront la possibilité d’avoir une idée globale du contexte actuel de cette renaissance ainsi que des questionnements toujours en suspens sur ce type de prise en charge.

Bruno Roméo
Villejuif