6e Journée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale

Les inscrits à l’ensemble du CFP peuvent accéder à la Journée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale.

La Journée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale se déroulera à Lyon – Cité Centre de Congrès le mercredi 29 novembre 2023. Elle sera aussi accessible en ligne jusqu’au 28 mars 2024 à toutes les personnes qui auront payé leur inscription.

Membres du bureau de la JACC

  • Julien DUBREUCQ – Saint-Etienne
  • Denis LEGUAY – Angers
  • Bernard PACHOUD – Paris
  • Valérie PAPARELLE – Paris

 

Sous l’égide de Santé Mentale France et de Ré[email protected]

Collège d’experts

  • Jean-Yves BARREYRE – CEDIAS – Nantes
  • Jean-Philippe BOULENGER – Le Clos du Nid – Montpellier
  • Yann BOULON – REHACOOR 42 – Saint-Etienne
  • Sandrine BOYER – VYV3 – Angers
  • Sandrine BROUTIN – Œuvre Falret – Paris
  • Jean-Marc COLOMBIER – Messidor – Lyon
  • Claire LEROY-HATALA – Sociologue, formatrice – Paris
  • Philippa MOTTE – Formatrice – Paris
  • Marie-Jeanne RICHARD – UNAFAM – Grenoble

 

Oser rêver

 

Croire en un futur désirable, avoir une visée et y puiser ses raisons d’agir, se sentir capable et légitime de faire ses propres choix de vie, se sentir reconnu et soutenu dans la singularité de son projet, sont parmi les premières conditions pour s’engager dans un processus de rétablissement.

Ces conditions importent pour les personnes concernées, mais aussi pour l’ensemble des acteurs qui les accompagnent : leur entourage, les professionnels du soin et du soutien social, les responsables des structures qui portent ces soutiens, les responsables des politiques publiques.

Une telle visée est indispensable aux personnes concernées pour que leur maladie ne détermine pas leur destin. Elle est indispensable aux professionnels du soin et du soutien social, pour ajuster à cette visée leurs interventions. Elle est non moins nécessaire aux établissements et structures d’accompagnement, pour qu’ils se réinterrogent sur leurs pratiques, leur organisation, leur gouvernance, pour promouvoir de tels parcours de rétablissement. Cette visée est enfin essentielle pour l’orientation et la mise en œuvre des politiques publiques, pour qu’elles ne se limitent pas à la gestion de ressources limitées.

Si la perspective du rétablissement constitue un nouveau paradigme, c’est justement parce qu’elle repose sur ces premières conditions qui orientent à ces différents niveaux (personnel, social et politique…) les actions à mener. Vient ensuite la nécessité d’identifier et de réunir les conditions de réalisation des projets de la personne.

Pour une vie meilleure, une vie qui vaut la peine, où l’on est reconnu pour ce que l’on est, où l’on peut être utile aux autres, considéré, et fier de soi, où l’on peut maintenant réaliser son rêve.

Bernard PACHOUD – Paris et Denis LEGUAY – Angers

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Les sessions de la JACC sont disponibles à la demande jusqu’au 28 mars 2023

« Vers de nouveaux accompagnements »

Par Bernard PACHOUD – Paris et Denis LEGUAY – Angers

L’accompagnement social et médico-social des personnes vivant avec des troubles psychiques sévères et persistants s’est jusqu’à présent plutôt focalisé sur les conditions concrètes de leur vie : le logement, l’autonomie dans la vie quotidienne, l’activité professionnelle. L’accompagnement a progressé dans ces domaines où il fait preuve de son utilité, et s’avère contribuer bien au-delà de ces aspects concrets à soutenir le processus de rétablissement.

Aujourd’hui, dans l’esprit la loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », ou de la convention relative aux droits des personnes handicapées (ONU, 2006), se développe le souci d’une meilleure participation de ces personnes à la vie de la société, de favoriser leur vie relationnelle et affective, d’encourager des formes d’épanouissement ou d’accomplissement de soi. Cela se traduit par le développement et succès des pratiques d’entraide, ainsi que par des initiatives d’accompagnement dans des registres plus personnels, concernant notamment la vie affective et sexuelle, la vie familiale, la parentalité, la spiritualité, la vie culturelle ou du registre artistique, le rapport à la nature….

Déjà, le soutien à la parentalité est initié, par l’extension des critères d’éligibilité de la PCH. Des enseignements tirés de ces premières incursions dans ce champ sont déjà disponibles, mais restent à faire connaître et à mettre en débat.

Cette prise en compte de la pluralité des dimensions de l’existence, de la diversité des valeurs qui orientent les choix personnels, de la variété des formes possibles de rétablissement soulève une série de questions. Y-a-t-il des dimensions importantes de la vie de chacun qui mériteraient plus d’attention, et éventuellement de soutien ? Dans quels champs encore négligés s’expriment des attentes ? Comment s’assurer d’une réelle singularisation des accompagnements en fonction des priorités de la personne ? Quels types d’intervention ou d’accompagnement dans ces domaines serait le plus approprié ? Par quels types d’intervenants ? Peut-on s’inspirer des pratiques de coaching, telles qu’elles se développent pour le soutien à l’insertion professionnelle ou l’intégration en logement autonome, et quels aspects de ces pratiques pourraient valoir pour ces autres domaines ? Sans doute peut-on déjà tirer des enseignements des expériences en cours.

Telles sont les questions que nous souhaitons aborder dans le cadre de cette 5e Journée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale du CFP.

Programme de la 5eJournée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale

9h00 – 9h15
JACC – Bienvenue – Introduction

9h15 – 9h45
JACC1 – Axes de résonance et processus de rétablissement
Bernard PACHOUD – Psychiatre, Professeur de psychologie à l’Université Paris Cité
S’il est bien identifié que les relations jouent un rôle important dans le processus de rétablissement, ce constat mérite d’être développé en remarquant qu’importent non seulement les relations avec les autres, mais aussi plus largement “avec le monde” (nous préciserons comment) et enfin avec soi-même, en mettant l’accent sur la qualité de ces relations, qui fait leur valeur. C’est dans ces relations authentiques, que le philosophe Harmut Rosa qualifie de relations de résonance, que s’éprouve et se développe la vie dans tous ses aspects, ce qui éclaire pourquoi elles sont indispensables au bien-être et à l’épanouissement de soi. La prise en considération des axes de résonance aide à appréhender la variété de ces relations qui alimentent nos vies.

9h45 – 10h15
JACC2 – Spiritualité, vie sentimentale et vie sociale à l’heure d’internet.
Philippa MOTTE – Consultante en santé mentale
Diagnostiquée bipolaire, avec des crises qui comportaient une nette connotation mystique, Philippa Motte partagera le regard qu’elle porte sur ses expériences et ce qu’elle en fait, ainsi que sa façon de réintégrer la dimension spirituelle dans le réel pour en faire un pilier de son rétablissement. Témoigner de l’expérience des troubles et du parcours de rétablissement, à l’heure où ces témoignages sont désormais accessibles à tous sur les net, c’est assumer, outre un engagement pour la déstigmatisation des troubles psychiques, un rôle voire une identité sociale qui interfère avec la vie privée et sentimentale, c’est finalement se trouver contraint de ne plus se cacher et d’assumer son histoire dans sa vie sociale, y compris dans la rencontre amoureuse.

10h15 – 10h45 – Pause

10h45 – 11h15
JACC3 – Vivre et pas seulement survivre
Victoria LEROY et Maxime PEREZ-ZITVOGEL – Co-fondateurs et animateurs de « La maison perchée »
Victoria Leroy et Maxime Perez Zitvogel, diagnostiqués bipolaires, vous expliqueront comment ils ont du faire fi des obstacles au cours de leur vie pour tenter de vivre et non plus survivre. Entre accepter la maladie, en parler, adapter sa vie, décider d’en faire son métier à travers la création de La Maison Perchée basée sur la pair-aidance qu’ils détailleront, c’est un travail quotidien et ils n’en sont qu’au début du processus. Mais pour eux, une évidence désormais, ce qu’ils font avec leur association auprès des jeunes personnes concernées par les troubles psychiques est la brique manquante du parcours de soin.

11h15 – 11h45
JACC4 – Un parcours du combattant pour un désir d’enfant
Amélie SIMON – Pouvoir d’agir 53 – Laval
Un désir de devenir maman oui et pourtant !
Avec un trouble psychique, ce n’est pas si évident !
Discours contradictoire avec des mots pesants, absence de communication entre certains professionnels du sanitaire et du social…ce qui est générateur de stress, d’angoisses de doutes.
Manque d’informations, manque d’intérêt sur la capacité des personnes concernées à envisager une vie de famille pleine et entière.
L’accompagnement de la parentalité avec les politiques publiques d’inclusion reste fragile.
Un combat donc complexe, qui nous laisse perplexe… mais qui a tellement de sens !

12h00 – 13h30 – déjeuner libre

13h30 – 13h45 – Introduction

13h45 – 14h15
JACC5 – Spiritualité : quel accompagnement pour les personnes vivant avec un trouble de leur santé mentale ?
Philippe HUGUELET – Psychiatre, Département de psychiatrie – Professeur à l’Université de Genève
La religion et la spiritualité sont souvent utilisées par les personnes atteintes dans leur santé mentale pour faire face à leurs souffrances et leurs difficultés. Les soignants sont donc souvent confrontés à cette thématique. De même, les accompagnants de ces personnes vont écouter et parfois être sollicités par rapport à un besoin spirituel. Nous tenterons de déterminer comment agir, en fonction du type d’accompagnement en jeu (social, éducatif, religieux…).

14h15 – 14h45
JACC6 – Amours deux point zéro et rétablissement
Yasser KHAZAAL – Psychiatre, Service de médecine des addictions. Département de psychiatrie. Professeur au CHUV et Université de Lausanne
Les relations affectives, amoureuses et sexuelles sont des aspirations universelles essentielles au processus de rétablissement. Des barrières sociales, l’auto-stigmatisation, des difficultés dans les interactions sociales, des symptômes de troubles psychiques peuvent compliquer la rencontre amoureuse et le maintien des liens affectifs et sexuels, processus déjà complexes même sans ces barrières.
Des outils digitaux, des apps, ont été développées pour faciliter ces processus et en particulier la rencontre.
Qu’est-ce que sous-tendent ces offres à grand succès, quelles interactions entre l’offre digitale et la personnalité de chacun, quelle place peuvent-t-elles avoir dans la facette amoureuse du rétablissement ?

14h45 – 15h15 – Pause

15h15 – 15h45
JACC7 – (re)devenir parent lorsqu’on a un trouble psychique sévère : défis, ressources et conception d’une offre de soins dédiée
Julien DUBREUCQ* et Marine DUBREUCQ**
* pédopsychiatre, service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, CHU de Saint Etienne
** sage-femme case manager en psychiatrie périnatale au centre référent de réhabilitation psychosociale RéhaLise de Saint Etienne, GCSMS REHACOOR42, Saint Etienne
Fonder une famille est un des objectifs majeurs et somme toute naturels de toute personne. Le fait de présenter un trouble psychique sévère n’exempte pas de ce désir, et ce d’autant que devenir parent peut contribuer au processus de rétablissement. Au-delà des interrogations de tout un chacun au moment de devenir parent (par ex, « vais-je savoir m’occuper de mon enfant et être un bon parent ? »),
les (futurs) parents avec troubles psychiques sévères se posent souvent beaucoup de questions (« quels risques pour moi et mon enfant pendant et après la
grossesse ? Et quels accompagnements possibles ?» ; « ma maladie aura-t-elle des conséquences sur mon partenaire ou mon enfant ? » etc.). Cette question interroge aussi beaucoup les professionnels de santé mentale qui ne se sentent souvent pas en capacité de répondre adéquatement aux besoins et attentes des personnes concernées. Elle reste toutefois peu abordée en psychiatrie et l’offre de soins en anténatal est quasi-inexistante. Cette communication vise à décrire la conception d’une offre de soins dédiée pendant les 1000 premiers jours pour soutenir les familles où l’un des (futurs) parents (ou les deux) présente un trouble psychique sévère (exemple de la Filière Santé Mentale et Périnatalité dans la Loire)

15h45 – 16h00 – Courte pause

16h00 – 17h30
JACC8 – Table ronde avec l’ensemble des intervenants de la journée, avec un focus sur les attentes et besoins en termes d’accompagnement dans les dimensions existentielles dont l’importance a été soulignée dans la journée (la vie affective et familiale, la spiritualité, la créativité et sensibilité artistique…).

Retour sur la e-JACC2021

Télécharger le programme de la JACC 2021
Les sessions de la JACC sont disponibles à la demande jusqu’au 28 mars 2022

Comité scientifique : Olivier CANCEIL – Santé Mentale France – Paris, Jean-Philippe CAVROY – Santé Mentale France – Paris, Jean-Yves GIORDANA – AHSM – Nice, Stéphane GRANGE – Messidor – Annecy, Annick HENNION – Fondation Falret – Paris, Denis LEGUAY – CReHPsy Pays de la Loire – Angers, Claire LE ROY HATALA – ClubHouse France – Paris, Typhaine MAHÉ – CNSA – Paris, Denis MAQUET – Oeuvre Falret – Paris, Bernard PACHOUD – Paris, Marie-Jeanne RICHARD – UNAFAM –
L’inscription au CFP 2021 inclut celle de la Journée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale

« (Se) Connecter pour mieux accompagner »

Par Denis Leguay, Président de Santé Mentale France

Connexions : un signifiant polysémique, aux multiples connotations, qui se prête particulièrement à la problématique de l’accompagnement des personnes présentant des troubles psychiques sévères. Si aujourd’hui, la notion de connexion à distance, par des médiations technologiques, s’impose par son actualité et ses potentiels développements, elle ne doit pas nous faire oublier les aspects plus élémentaires de cette thématique.

Connexion à autrui, liens, relations constituent des facteurs déterminants du processus de rétablissement, et plus généralement une dimension fondamentale de toute forme de vie humaine. D’où la question des façons de promouvoir cet “être en relation”, et la pertinence des lieux et des pratiques qui non seulement y contribuent, mais dont c’est la raison d’être : Groupes d’Entraide Mutuelle, Clubhouses, clubs thérapeutiques, et finalement aussi toute activité collective, de travail ou de loisirs, offrant des opportunités d’établir des liens, de s’assurer de la présence fiable de l’autre. Or cette connexion à autrui ou au groupe a des conditions, celle notamment d’être invité ou au moins autorisé à se joindre, autrement dit d’être reconnu, de même que ces relations sont réciproquement la condition de toute reconnaissance.

Connexion à soi, non moins essentielle à l’existence humaine, laquelle exige engagements, choix, donc rapport à un devenir, et par conséquent aussi à un passé, à une histoire, à des racines identitaires. Les sciences humaines et la philosophie rappellent l’étroite interdépendance du rapport à autrui et du rapport à soi, dont les formes positives (la confiance en soi, l’estime de soi et le respect de soi) s’avérent fortement dépendantes de la reconnaissance par autrui. L’autostigmatisation illustre cette intrication du regard sur soi et du regard des autres. La métacognition, mobilisée dans le rapport à soi, est par ailleurs un déterminant majeur des capacités fonctionnelles et d’autonomie.

Connexion du et au réseau de soutien.
Si l’accompagnement a vocation à prendre réellement le relais de l’institution, il est clair qu’il ne peut être correctement assuré que par un réseau d’intervenants spécialisés dans les différents domaines de vie (les soins, le logement, le travail, la vie sociale…), encore faut-il que ce réseau soit coordonné, que l’information y circule, que les décisions soient concertées sinon prises collectivement, que les familles y aient toute leur place, bref que les connexions soient effectives. Quelles propositions pour progresser dans la coordination socio-sanitaire ?

Tels seront les thèmes traités lors de cette nouvelle Journée de l’ACCompagnement, le 1er décembre 2021, à Montpellier, dans le cadre de la 13e édition du Congrès Français de Psychiatrie.

Programme de la 4e Journée de l’ACCompagnement et de l’action médico-sociale – JACC2021

9h00 – 9h30 – JACC – Introduction à la journée
Denis LEGUAY – Psychiatre – Président de Santé Mentale France et Bernard PACHOUD Psychiatre – PU psychologie – Université de Paris

9h30 – 12h30 – JACC1 – Connexion à soi, connexion à autrui
Président : Jean-Philippe BOULENGER – Montpellier
JACC1A – La lutte contre l’autostigmatisation suffit-elle à rétablir un rapport positif à soi ?
Julien DUBREUCQ – Psychiatre – Grenoble
JACC1B – Intérêt des PROMs & des PREMs (Patient Reported Outcome Measures & Patient Reported Experience Measures)
Philip GORWOOD – Psychiatre – PU-PH – GHU-Sainte-Anne – Paris
JACC1C – Présentation des maisons ATHOS pour l’accompagnement des militaires blessés psychiques
Pierre KNECHT – Directeur de la maison ATHOS – Bordeaux
JACC1D – Sortir de son « Chez soi » : un ingrédient essentiel du rétablissement
Jessica JOUVIE – Directrice du Clubhouse de Bordeaux et un membre du Clubhouse

12h30 -14h00 – Pause – déjeuner libre

14h00 – 17h00 – JACC2 – Connexion du et au réseau de soin et de soutien
Présidente : Marion CHIRIO-ESPITALIER – Nantes
JACC2A – “Je suis moi et ma circonstance”. Le rôle des technologies connectées dans le (re)devenir soi en situation
Xavier BRIFFAULT – Chercheur en sciences sociales de la santé – CNRS-CERMES 3 – Paris
JACC2B – Empowerment collectif dans le programme PASSVers
Marie HINDENOCH – Neuropsychologue – Univiversité Paris 8 et Virginie Bulot – Psychiatre – CH André Mignot – Versailles
JACC2C – La fabrique des solutions à plusieurs : pour un réseau partenarial de soin et de soutien
Anne COQUEL – Psychologue, Angers
JACC2D – Casser le plafond de verre des dispositifs habituels : l’exemple du retour à l’emploi
Nicolas RAINTEAU – Psychiatre – CHU Montpellier