CFP 2023
C4 – Une fenêtre sur le rêve

Et dans les rêves de la conférencière Isabelle Arnulf se cache le souhait de mieux comprendre les nôtres. Si nous ne sommes pas tous de grands rêveurs, nous rêvons tous sans exception, et nos rêves ont des fonctions majeures.

Vis ton rêve !

Car si nous cherchons à vivre nos rêves nous rêvons très souvent de notre vie. 90 % de nos rêves seraient ainsi constitués d’éléments basiques de vie et 65 % seraient composés d’éléments s’étant déroulés au sein de notre journée. Mais attention, nous ne sommes pas dans la réplication. Plutôt dans une sorte d’anticipation salvatrice qui nous permet de nous préparer à la menace et de soigner nos peurs. Et si le cauchemar n’en était pas un ? De la même façon que les révisions entrainent les étudiants aux examens, les cauchemars seraient ainsi une manière pour nous d’envisager le pire, en prenant en compte chaque éventualité, pour nous y préparer. Envisager le pire ou le tolérer pour certains. À force de rêver d’une rupture sentimentale nous pourrions donc, d’une certaine manière, faire face à nos émotions négatives pour mieux les accepter.

Mais si les fonctions du rêve ne s’arrêtaient pas là ? Il est maintenant bien connu que nous avons besoin de dormir pour renforcer nos apprentissages mais ce n’est que récemment qu’il a été démontré que nous pouvions mémoriser durant nos rêves. Et oui, vous ne rêvez pas, il est bien possible d’apprendre en dormant ! Une tâche apprise durant le réveil pourrait ainsi être réexécutée durant le sommeil et sa réalisation améliorée dans les suites. Alors qu’attendez-vous pour rêver ?

Rêver donne du sens.

Et peut aussi redonner de la motricité. Ainsi des patients atteints de la maladie de Parkinson pourraient retrouver une mobilité normale durant leurs rêves, comme si le rêve écartait la maladie l’espace d’une nuit en inhibant les ganglions de base pour laisser libre cours à l’activité des aires prémotrices. Cette découverte nous laisse rêveur sur des possibilités d’actions futures pour atténuer les symptômes moteurs des malades. Mais le rêve traduit aussi la pathologie et cela bien avant l’apparition des autres symptômes. Jusqu’à plus de 10 ans avant la maladie, les patients atteints de la maladie de Parkinson verraient leurs rêves perturbés avec des agitations motrices nocturnes.

Encore plus insensé : les rêves permettraient aux aveugles de voir et aux sourds d’entendre. Les rêves permettraient donc de lever les barrières des handicaps sensoriels ou moteurs pour laisser place à un monde haut en son et en couleurs.

Êtes-vous un rêveur lucide ?

Si rêver peut redonner du sens, nous pouvons aussi donner du sens à nos rêves. Loin de l’interprétation du rêve d’antan, les techniques s’aiguisent et s’objectivent pour ressembler de plus en plus aux rêves éveillés d’Inception à Vanilla Sky. Et comme Life Extension lisait dans les pensées de Tom Cruise, les rêveurs lucides, en étant conscients qu’ils rêvent et en pouvant contrôler le scénario de ces derniers, permettent aux scientifiques une analyse en direct pour une compréhension dynamique.

Les rêveurs lucides deviennent ainsi des agents infiltrés dans le rêve avec des codes qui leurs permettent de s’identifier, par des mouvements réitératifs des yeux ou des lèvres. Pour rejoindre ces agents assez spéciaux, un entrainement est possible mais des armes sans danger se développent également, tel qu’un gant permettant un réveil calculé pour atteindre la lucidité dans le rêve.

Réveillez-vous, il est temps de songer à venir écouter Isabelle Arnulf nous vendre du rêve au CFP !

Auriane Gros
Nice