La fabrique d’un langage commun
Les membres du collectif se sont réunis mensuellement afin d’exprimer leurs objectifs, leurs buts, leurs revendications et de les mettre dans un langage commun. Ils sont allés « chez les uns chez les autres » afin d’élaborer une charte et de construire un dossier pour obtenir le label « Grande cause nationale ». Ce dossier a été diffusé aux adhérents de l’AFTOC qui « s’y retrouvent, car il correspond à leurs aspirations ».
Il n’est pas toujours évident  de prendre la parole pour les souffrants, mais Michèle Mestre explique que « ça c’est fait assez facilement » car tous étaient d’accord sur un dénominateur commun : la souffrance psychique.
Ils se sont donc unis de façon à se faire entendre, avec trois objectifs principaux.

1) Faire reconnaître la santé mentale comme un besoin au même titre que la santé physique, car « on pense à entraîner son corps pour être en bonne santé mais pas à entraîner son esprit au calme, à la concentration, à la maîtrise des émotions… ».
2) Se mobiliser aux côtés des personnes vivant avec un trouble psychique et de leur entourage de manière à leur donner l’opportunité de témoigner de leur vécu pour que le public voit que « les personnes en souffrance psychique sont des personnes à part entière et pas des personnes à part ».
3) Sensibiliser le public à un discours : les maladies psychiques ne sont pas irréversibles et fatales, on peut soigner les personnes qui peuvent se rétablir et vivre dans la cité. Elles ont cependant besoin d’être accompagnées lors de leur insertion dans la vie sociale et professionnelle, afin d’acquérir une autonomie et un rôle actif dans la vie en société.
La détresse et l’isolement des malades sont sous-estimés par les pouvoirs publics et la population. Pour diminuer cette « peur des uns vis-à-vis des autres » et vice versa, il faut mieux faire connaître les troubles de santé mentale et leur terminologie.

Banderoles et défilés pour les malades psychiques
Le collectif est actif. Il a organisé un rassemblement autour de tentes place de la Bastille, le 29 novembre, sous des banderoles « Lumière sur la santé mentale et les troubles psychiques ».
Le collectif a également pour projet d’organiser une « Mad-Pride », une marche symbolique au cœur de la cité, de Sainte-Anne à la mairie de Paris, le 14 juin 2014 (sous réserve des autorisations préfectorales et municipales). Ce défilé permettrait de revendiquer le respect et la dignité des malades psychiques afin de leur permettre « une vraie participation à la vie sociale et citoyenne ».

Margot Morgiève, Paris