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Thursday 2 December
  • 15h00 - 16h00
  • psychiatrieetsociete

S09- Observatoire des discours idéologiques sur l'enfant et l'adolescent à propos des dysphories de genre

Président - Marc-Antoine CROCQ - Mulhouse
Abstract

L’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent est un collectif de professionnels de l’enfance – médecins, psy-, enseignants, juristes, magistrats – préoccupés par l’augmentation des cas de « dysphorie de genre » diagnostiqués chez des enfants et des adolescents et par les discours militants qui exercent une pression sur les enfants et leurs familles. Une nouvelle entité clinique, la "dysphorie de genre", classée dans le DSM5 depuis 2014, donne lieu actuellement à des pratiques médicales (bloqueurs de puberté, traitement hormonal) et chirurgicales (mastectomie notamment) mettant en jeu l’intégrité corporelle de jeunes enfants et d’adolescents. Le caractère potentiellement univoque et exclusif de la réponse médicale ainsi faite à l'enfant affirmant une "dysphorie de genre" entraîne une intervention inutile, grave et potentiellement mutilante. Ces interventions ont, en effet, un retentissement sur leur vie psychoaffective future, sur leur santé physique (complications des traitements) et sur leur fécondité ultérieure, ce qui nécessite qu’ils se déterminent sur des pratiques de préservation de leur fertilité à un très jeune âge. L’intervention sur des organes sains, de même que le consentement sollicité de ces enfants et de ces adolescents à un âge où le processus développemental est en cours d’évolution n’est pas sans poser problème. Il nous semble, de plus, fondamental que leurs parents, qui sont en situation de donner ou pas leur autorisation à ces traitements puissent être rigoureusement informés des conséquences de ces traitements à court et moyen terme. Des réseaux d’influence formés par certaines associations, multipliés actuellement par les réseaux sociaux, ne nous semblent pas en situation de donner des informations suffisamment neutres et objectives.

Auteurs : Céline Masson laurence Croix - [email protected] [email protected]

Références : 1) https://tradfem.wordpress.com/2020/02/07/dossier-trans-les-agents-bloqueurs-de-puberte-de-plus-en-plus- contestes-the-economist/ 2)https://www.theguardian.com/society/2020/dec/03/puberty-blockers-ruling-curbing-trans-rights-or-a-victory- for-common-sense- 3) Haute Cour de Londres le 1er décembre 2020 dans le jugement Bell v. Tavistock, [2020] EWHC 3274

Mots clés : dysphorie de genre- identité trans- adolescence- bloqueurs de la puberté

Conflit d'intérêt : aucun

S09A - Aspects médicaux des médicaments du blocage de la puberté

Orateur - Claire SQUIRES - paris
Abstract

Parce que vivre l’adolescence est souvent difficile pour les jeunes en difficulté de s’affirmer en tant qu’homme ou femme, des solutions médicales ont été proposées pour tenter de résoudre la traversée personnelle du questionnement sur le genre. Les associations estiment à 15 000 le nombre de personnes transgenres en France. Des médicaments bloquant le processus physiologique et psychologique de la puberté ont été introduits au début des années 2000 par les cliniciens néerlandais Cohen-Kettenis et al. Le but de cette interruption de la puberté était de prévenir la souffrance psychologique résultant des changements physiques indésirables au début de la puberté et en laissant à l'adolescent le temps de choisir la transition ultérieure ou non. Mais les conséquences de ces blocages de la puberté n’ont été évalués ni sur le plan médical ni psychiatrique. En mars 2021, le prestigieux hôpital suédois Karolinska, à Stockholm, annonçait refuser désormais tout traitement hormonal aux nouveaux patients mineurs souffrant de dysphorie de genre. Au Royaume-Uni, depuis novembre 2020, à la suite d’un procès intenté par une jeune transgenre contre une clinique de Londres, les traitements hormonaux sont eux aussi refusés aux patients les plus jeunes, dont le consentement n’est pas jugé suffisamment éclairé. Cela expose les jeunes transgenres au risque de recevoir un traitement médical potentiellement dommageable qu'ils pourraient par la suite chercher à inverser ou à regretter, tandis que leurs problèmes psychologiques sous-jacents ne sont pas résolus.

Auteurs : Dr Claire Squires - 54 rue de l'arbre sec 75001 Paris [email protected]

Références : -Bailey, J. M., & Zucker, K. J. (1995). Childhood Sex-Typed Behavior and Sexual Orientation: A Conceptual Analysis and Quantitative Review. Developmental psychology, 31(1), 43-55. https://doi.org/10.1037/0012-1649.31.1.43 - de Vries Annelou L.C., Challenges in Timing Puberty Suppression for Gender-Nonconforming Adolescents, Pediatrics October 2020, 146 (4) e2020010611; DOI: https://doi.org/10.1542/peds.2020-010611 - Withers R. Transgender medicalization and the attempt to evade psychological distress. J Anal Psychol. 2020;65(5):865-889. doi:10.1111/1468-5922.12641

Mots clés : genre -identification - bloqueurs de puberté - surdiagnostic - détransition

Conflit d'intérêt : No

S09B - Aspects psychoaffectifs de la puberté et des identifications à l'adolescence : la réponse "transidentitaire"

Orateur - Laurence CROIX - Nanterre
Abstract

L’enfant qui entre dans la puberté est forcément au moins anxieux, si ce n’est en panique, des transformations physiologiques de son corps. Le mot puberté a perdu de son cachet, dilué dans la fameuse « crise adolescente », et pourtant c’est la bien la puberté, la sexualisation du corps, qui engendre une cohorte du mal-être et des mises en danger des plus jeunes. Cette sexualisation du corps anatomique est traumatisante pour nombre d’adolescents et provoque des dissociations plus ou moins profondes…. Nous ne reprendrons pas toutes les difficultés et les pathologies qui s’ensuivent et qui sont bien connues depuis longtemps. Nous proposons de nous interroger ici sur les succès des propagandes qui invitent les enfants à « changer de sexe », à « transitionner » et encouragent à la « transidentité ». Dans un premier temps, il nous faudra définir et interroger ces termes, pour dans un second temps rappeler les méandres identificatoires et la complexité de la restructuration psychique à ce stade de la vie. Nous soulignerons le fait que la dite "disphonie de genre" ou "inconguence de genre", est logiquement toujours associée à de la dépression, de l'anxiété, voir à des anorexies ou à des formes d'autisme, Enfin pour comprendre comment une présumée « identité sexuelle » viendrait parfois répondre temporairement de ce malaise profond, nous nous appuierons sur des témoignages cliniques de jeunes filles essentiellement, puisque ce symptôme est sexué : il concernerait 12 filles pour un garçon. N’est-ce pas encore le « refus du féminin » à l’œuvre dans notre modernité qui s’exprime dans ces revendications identitaires variées ? Comment préserver une investigation clinique au cas par cas pour défendre une éthique médicale face aux propagandes idéologiques ?

Auteurs : Laurence Croix - L. Croix Université Paris-ouest Nanterre, UFR SPSE, Université de Paris, laboratoire CRPMS 3522 18 bd de la Guyane 94160 Saint-Mandé [email protected]

Références : Dolto C., Le complexe du homard ou paroles pour adolescents, Gallimard, 1999 S. Freud, La vie sexuelle, PUF, réed 1992. Patrice Huerre, Didier Lauru, Les professionnels face à la sexualité des adolescents Les institutions à l’épreuve, Érès, 2001. Film The Trans train, https://www.youtube.com/watch?v=3lMa8ph_Xrs Site Postrans (Canada), https://post-trans.com/Detransition-Francais

Mots clés : Puberté - crise - corps sexué - sexualité - identité / identification - refus du féminin

Conflit d'intérêt : Je, soussignée Laurence Croix, déclare sur l'honneur n'avoir aucun conflit d'intérêt avec la thématique de mon exposé.

S09C - Aspects idéologiques des discours sur le genre à l'adolescence

Orateur - Céline MASSON - Amiens
Abstract

Notre intervention complémentaire de celles de Claire Squires et Laurence Croix porte sur les idéologies qui ont un impact sur le corps des enfants et des adolescents et spécifiquement l’idéologie qui prétend qu’il faudrait répondre à la demande d’un jeune mal dans son corps, en effectuant une transition de genre qui suppose d’en passer par une intervention médicale qui n’est pas sans conséquence sur les corps. Tout porte à croire que le réel biologique - la différence anatomique entre les sexes - ne serait qu’un épiphénomène dont on pourrait éventuellement se passer au profit de singularités choisies fondées sur le ressenti. Les études de genre trouvent sûrement dans le champ du savoir un intérêt heuristique, c’est sa radicalisation par certains courants « qui obstrue les accès mêmes de l’intelligibilité » pour reprendre un expression de Paul Ricoeur. Ce travail de mise en doute radical est une subversion politique qui a des conséquences sur les enfants. La radicalité dont nous parlons pousse certains à dire que la puberté serait irréversible et qu’il faudrait intervenir afin de la bloquer et laisser le temps aux adolescents de savoir ce qu’ils veulent être : garçons ou filles. La construction identitaire prévaut sur le déterminisme biologique qu’on refuse de subir. Ce discours victimaire – on est victime de sa puberté vécue comme une véritable injustice – justifie et légitime dès lors l’intervention médicale. La puberté étant perçue comme une anomalie contraignante qui limite la possibilité de s’autodéterminer. La « transidentité » médicalisée rendrait justice à la victime d’un « système de domination » à savoir, son propre système hormonal. C’est une mystification collective et non une solution au malaise existentielle, un étendard militant pseudo-progressiste, non un modèle d’intelligibilité comme voudrait le faire croire certains.

Auteurs : C. Masson - Professeur des universités, Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits, UPJV, psychanalyste. Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent, Amiens

Références : « La présence au coeur de l'homme d'un irrationnel absolu, (...) d'une opacité centrale (...) qui obstrue les accès mêmes de l'intelligibilité » (P. Ricoeur, Philosophie de la volonté I. Le Volontaire et l’involontaire, Paris, Aubier, 1950, p.27).

Conflit d'intérêt : Absence de conflit d'intérêt.

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