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Wednesday 1 December
  • 12h00 - 13h00
  • psychiatrieetsociete

FA13- AFP - La peur au quotidien: quelle pertinence en clinique?

Président - Jean-Louis GRIGUER - Montéléger
Abstract

Prototype des émotions primaires, souvent assimilé à un instinct, la peur est, comme le souligne Paul Ricœur ,un absolu psychique, qui nous conduit à ne pas éprouver le besoin de la définir. Au cours de cette session ,nous tenterons d'en saisir l'intelligibilité. A. Lesur interroge les aspects subjectifs des émotions pour définir la peur comme celle qui confère une valeur au danger, plus que comme signal de ce dernier. En effet, réactions adaptatives, les émotions colorent notre vision du monde et transforment une notion abstraite en une réalité vécue, qui nous ébranle. Mais la peur n'est pas le seul système de protection du danger, l'attachement y participe aussi. Processus d'essence émotionnelle, il interagit en permanence avec la peur au travers de la détresse psychique, émotion primordiale qui donne valeur à l'absence. Peur et détresse se fondent en angoisse et participent à la vaste constellation des sentiments allant de la crainte à la précarité ,de l'inquiétude au souci de l'autre. Ainsi ,s'ouvrent de nouvelles perspectives sur la compréhension des rapports entre phobies, panique et états limites. C.Gheorghiev, à partir de son expérience d'homme engagé aux cotés de militaires confrontés à la réalité et à l'indicible de la mort, nous interpelle sur la clinique des syndromes post-traumatiques au cours desquels l'effroi fait intrusion dans le psychisme et s'exprime sur la scène du corps à travers des manifestations à forte sensorialité ,notamment par des reviviscences visuelles,auditives et gustatives.Mais, il critique le réductionnisme actuel consistant à mettre en avant le réel circonstanciel du traumatisme au détriment du vécu subjectif, dont l'élaboration est nécessaire à la réappropriation de son être. O.Abel appréhende les aspects phénoménologiques qui résultent des rapports que la peur entretient avec la détresse psychique. En écho avec Heidegger et Camus, il nous montre en quoi ces émotions interrogent sur l'absurde de notre condition. Au delà de l'émoi et de la panique qu'elles peuvent susciter, elles contribuent aussi à l'émergence de réflexions sur ce que sont le risque, l'habitude et le courage. Dans une vision humaniste, ce dernier renvoie à donner et recevoir, prendre et perdre. Cette énergie d'agir peut rencontrer la fatigue, les déceptions et le découragement et c'est au cœur de cette tension que se trouve la découverte qu'il n'est pas bon d'être seul, même s'il est parfois difficile de faire lien avec l'autre.

Auteurs : A.Lesur C.Gheorghiev. O.Abel - 22,Rue Duroc 75005-Paris H.I.A. St Anne 2,Boulevard STE Anne 83000-Toulon I.P.T. 13,Rue Louis Perrier 34000-Montpellier

Références : Abel O. L'éthique interrogative éd .P.UF., 2000 Gheorghiev C. et Rondier J.P. Violence et armées Annales Médico-Psychologiques,177,628-32,2019 Lesur A. Apport de la théorie de l'attachement à la compréhension de l'angoisse et des troubles anxieux, in Les troubles anxieux, JP Boulenger et JP Lépine, édition Lavoisier, 2014, p46-58

Mots clés : Peur Détresse psychique Traumatisme Ethique PTSD

Conflit d'intérêt : Aucun

FA13A - Quand la peur devient douleur

Orateur - Antoine LESUR - Paris
Abstract

Quand la peur devient douleur : la détresse Immédiate et subie, la peur est le prototype des émotions primaires. Il y a, comme le note Paul Ricœur, dans la profondeur de l’expression « j’ai peur » un « absolu psychique », une évidence qui nous conduit à ne pas éprouver le besoin de la définir. Cependant, les liens qu’entretiennent la peur et le danger à travers la douleur ainsi que l’importance de la prise de conscience comme mécanisme adaptatif des émotions permettent d'en caractériser la psychologie : la peur confère au danger sa réalité psychique en anticipant la douleur liée au risque d’une atteinte de l’intégrité corporelle. Elle n'est pas simple signal de danger, mais elle l'incarne. Que devient la peur dès lors que la douleur est là ? Il existe un autre système de protection du danger, l’attachement. Ce processus est également d’essence émotionnelle à travers la « détresse psychique », qui se manifeste par une sensation douloureuse de désorganisation psychique. Le lien ontogénique entre la détresse et l’attachement permet de comprendre que la caractéristique spécifique et essentielle de cette désorganisation réside dans la perte de l’altérité qui lui est associée. La détresse se caractérise par les phénomènes de clivage, d’idéalisation projective et de projection, qui en sont l’expression directe. Peur et détresse à travers leurs rapports au danger sont en constante interaction. Souvent vécues simultanément, leurs ressentis se confondent dans l’angoisse. Ainsi l’angoisse ne serait pas une peur sans objet mais une émotion composite. Détresse et peur participent à la vaste constellation des sentiments allant de l’inquiétude au souci, mais aussi à la formation du lien. Cette nouvelle définition de l’angoisse permet d’aborder la galaxie des troubles anxieux selon un axe peur/détresse (au pôle peur correspond les phobies simples, au pôle détresse celui de la panique). Elle interroge aussi sur les rapports entre les patients paniqueurs, les sujets borderline et elle conduit à identifier le "syndrome de Sisyphe", ce dernier regroupe des patients qui, débordés par leur besoin de maîtrise, n’arrivent pas à s’approprier leur vie. Ces relations entre peur et détresse permettent d'appréhender la place respective des psychothérapies d’orientation cognitive et comportementale et de celles d’inspiration psychanalytique pour chacun de ces troubles.

Auteurs : Antoine LESUR - 22 rue Duroc 75 007 Paris

Références : A LESUR, Apport de la théorie de l'attachement à la compréhension de l'angoisse et des troubles anxieux in Les troubles anxieux, JP Boulenger et JP Lépine ed, édition Lavoisier, 2014, p46-58 A LESUR, La détresse psychique, Odile Jacob, Paris, à paraître

Mots clés : Angoisse Attachement Peur Détresse Trouble panique Etats limites

Conflit d'intérêt : Aucun conflit d'intérêt

FA13B - La peur ne fait pas trauma

Orateur - Charles GHEORGHIEV - Toulon
Abstract

Auteurs : -

FA13C - Du courage à l'habitude

Orateur - Olivier ABEL - Montpellier
Abstract

Les phénoménologies existentielles de l'angoisse (Kierkegaard, Heidegger), souvent distinguée de la peur, et trop rarement mise en dialectique avec la fatigue, ont surtout mis en avant la mélancolie et le deuil, ou bien la culpabilité, ou bien sûr l'absurde et le sentiment d'absence. À cela la pensée contemporaine a surtout répondu par des pensés du courage (Camus, Nabert, Ricœur, etc)., qui ont pris elles aussi des formes diverses. Nous voudrions d'abord ne pas écarter trop vite l'heuristique de la "peur pour" ; ensuite penser l'apaisement de la peur et de l'angoisse par la vertu de l'habitude (Aristote, Proust); et enfin revenir par le sens de l'attachement et de la compassion à un courage qui soit aussi une sagesse, capable de traverser le tragique.

Auteurs : Olivier ABEL - [email protected]

Références : Soren Kierkegaard, Le concept d'angoisse Paul Ricœur, Histoire et vérité

Mots clés : angoisse, peur, courage, habitude, attachement, compassion, sagesse

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Abstract

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