2022. Les nouvelles technologies -en expansion- se sont tant diffusées qu’elles viennent de constituer une nouvelle dixième thématique du Congrès Français de Psychiatrie (CFP). Le thème « Nouvelles Technologies / Santé Connectée» prend ainsi place aux côtés des plus classiques : Psychiatrie de la Personne Âgée, Addictions, Psychiatrie Légale, Enfants et Adolescents, Périnatalité, Thérapeutiques, Psychiatrie et Société, Clinique et Sciences Fondamentales. Jusqu’où ces nouvelles technologies vont-elles aller ? Quels espaces vont-elles occuper ? Ces questions laissent une bonne place à l’imagination, mais pour ne pas rater leur lancement, venez les observer sur place depuis la base Lilloise de la quatorzième édition du CFP.

Les nouvelles technologies sont-elles comme des fougères ?

Cette année, l’Association Française de Psychiatrie Biologique (AFPBN) crée une nouvelle section « e-santé », et s’interroge : « Est-ce une évolution naturelle ? » Si l’humain co-évolue avec ses techniques, quelles mutations ces dernières vont-elles engendrer chez les professionnels de santé, les usagers, leurs proches ? Pour l’AFPBN, ces mutations sont bouleversantes. Elles sont de nature à bouleverser le diagnostic, bouleverser la prise en charge, bouleverser la sémiologie, bouleverser les pratiques, bouleverser les formes de partenariat public / privé. Pour s’émouvoir de ces transformations, direction FA02.

La e-santé ou l’obsolescence non-programmée.

Une myriade d’applications est destinée à accompagner les individus au quotidien pour s’auto-évaluer et/ou traiter de nombreuses pathologies psychiatriques. Cette promesse technologique est-elle tenue concrètement dans le champ de la e-santé mentale ? Pas vraiment ou pas très longtemps peut-on lire dans une récente revue. Tout au plus un tiers des utilisateurs dépressifs ou anxieux continueraient d’utiliser leur outil technologique après 6 semaines. Manque de validité scientifique ? Manque de confiance ? Manque de développement centré sur les usagers ? Manque d’utilisation intégrée dans la prise en charge ? Les pistes explicatives sont nombreuses. Pour apprécier ce phénomène de non-observance, sa définition et ses nouveaux outils de mesure, rendez-vous en FA02C.

Cartographie des « petits mondes » des usagers de la psychiatrie.

Les réseaux de support social des personnes ayant des troubles psychiatriques sont généralement plus petits et plus fragiles que ceux des individus en population générale. Ce réseau peut pourtant constituer une ressource essentielle dans leur processus de soins et de rétablissement. Une équipe belge a imaginé Egonet : un dispositif informatisé qui permet de cartographier le réseau de support social des usagers de la psychiatrie et de l’intégrer dans la pratique clinique. De ces données issues des réseaux personnels des individus, émergent également les propriétés du système de soins. Pour voir apparaitre la structure de ce « petit monde », cap sur le symposium S06.

Capter le mouvement.

Qu’ont en commun les troubles de la cognition sociale dans l’autisme et la schizophrénie ; l’apathie et les troubles du langage dans les pathologies neurodégénératives ? Le mouvement humain. Mouvement qui transmet des informations cruciales pour le diagnostic précoce et différentiel. Transmission d’informations cruciales qui est possible grâce au recours aux nouvelles technologies, qu’il s’agisse de capteurs de pression, de vitesse et de la cinématique du geste ou de représentations du mouvement biologique. Pour comprendre le rôle de l’analyse du mouvement dans l’évaluation clinique de différentes pathologies psychiatriques et neurodégénératives apparentées et la transmission de ce type d’analyse dans différents pays -Belgique, Italie, France, Canada- avancez jusqu’au symposium S22.