C1 – « À quand la mode du trip ? » L’histoire des thérapies psychédéliques et ses enseignements.

Alors que le 9 janvier 2022 se terminait l’exposition Psychédélices au MIAM de Sète, retour sur un mouvement qui a marqué les années 60.
C’est parti pour un peu de contre-culture !

En route avec Pearl.

1,76 millions de dollars c’est le prix auquel la Porsche psychédélique de Janis Joplin, surnommée « Pearl », a été vendue fin 2015 à New York. Un record pour ce modèle de voiture avec une vente qui a duré à peine 5 minutes. Sur l’estimation initialement fixée à 300000 dollars, les 1,46 millions restants traduisent la valeur actuelle d’un psychédélisme né à San Francisco dans les années 60. Il faut dire que cette voiture, aux peintures colorées de papillons et de méduses dont l’artiste Dave Richards l’a dotée, rassemble en elle seule deux pans majeurs du psychédélisme : l’art et le rock psychédéliques.

Sur la route du psychédélisme, Pearl a sûrement croisé le further bus, tout aussi coloré et dont l’histoire évoque le psychédélisme dans ses valeurs hippies prêchant pour un mode de vie plus libre et ouvert sur d’autres horizons, culturels et sensoriels. A son bord, des « joyeux lurons » (Merry Pranksters) se rassemblent autour des psychotropes qu’ils promeuvent. Comme guide, l’écrivain américain Ken Kesey, auteur du roman « Vol au-dessus d’un nid de coucou » a commencé à expérimenter les drogues suite à des expériences sur la modification de l’état de conscience menées à l’Université Stanford pour lesquelles il s’était porté volontaire. Suite à cette expérience psychologique il deviendra ainsi le porte drapeau de la consommation de diverses drogues : psilocybine, mescaline et LSD.

Dessine-moi un champignon.

Le courant graphique psychédélique tire son influence de l’Art nouveau et s’articule autour de l’utilisation de couleurs vives, saturées et de textes déformés faisant référence à une expérience onirique, hallucinatoire. Et pourtant, c’est bien avant les années 60 que les champignons hallucinogènes ont commencé à influencer l’art, que ce soit par les pétroglyphes du Sahara entre -6.000 et -9.000 ou dans les sculptures de pierre phalliques entre -100 et 500 retrouvées dans les grandes terres guatémaltèques.

Mais, s’ils avaient déjà conscience du pouvoir inspirant des champignons à psilocybine, toutes les drogues, telles que le LSD synthétisé à partir d’autres dérivés de l’ergot de seigle en 1938, n’avaient pas encore donné à l’art toute son identité. Le mouvement psychédélique s’est ainsi imposé dans des affiches, tantôt angéliques tantôt sombres, morbides, de Rick Griffin et de Wes Wilson ou encore dans la BD Lone Slaone de Philippe Druillet.

Trip Festival et Acid Tests.

Impossible de parler de musique et de mouvement psychédélique sans faire référence au « Woodstock Music and Art Fair » festival. En effet, ce festival est devenu culte dès sa première édition du fait du nombre de festivaliers accueillis (500.000 pour 50.000 prévus), des pluies diluviennes ayant transformé le terrain en pataugeoire géante ou encore du manque de nourriture ou de sanitaires reflétant le côté rock libre et nature de Woodstock. Néanmoins, il ne faut pas en oublier le Trip Festival qui a été le lieu, profitant de la légalité du LSD avant 1968, d’une distribution de punch enrichi au LSD pendant que les Grateful Dead chantaient. Une alternative chimique au Acid Tests qui avaient pour objectif de simuler la transcendance provoquée par les drogues via des jeux de lumières et des rythmes musicaux spécifiques. Et si d’autres solutions existent aujourd’hui pour simuler les trips sous LSD, nul doute que certains effets des psychotropes, surtout en domaine de santé, restent à découvrir et à expérimenter.

Si vous voulez tentez l’expérience sans risque de bad trip, rendez-vous le 1er décembre au CFP pour écouter Vincent Verroust nous parler de la mode du trip.