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Friday 3 December
  • 15h00 - 16h00
  • clinique

S23- Dépression caractérisée et ses sous-types cliniques : quelles particularités cliniques, pronostiques et thérapeutiques ?

Président - Emilie OLIÉ - Montpellier
Abstract

La dépression caractérisée figure parmi les affections psychiatriques les plus fréquentes avec une prévalence sur la vie entière atteignant 16-17 % de la population générale (1). Elle se montre d’intensité modérée à sévère, marquée par une évolution souvent récidivante, voire chronique dans 50 % à 80 % des cas. Elle est responsable d’un retentissement important sur la vie familiale, sociale et professionnelle, engendrant une altération marquée de la qualité de vie (1). Elle se caractérise par ailleurs par un haut niveau de résistance thérapeutique. Il s’avère en effet qu’en dépit des progrès réalisés dans le domaine de la psychopharmacologie permettant l’avènement de nombreux médicaments antidépresseurs et le développement de techniques psychothérapiques innovantes, 2/3 des patients déprimés ne répondent pas favorablement à une 1ère tentative de traitement antidépresseur bien conduite (1), de même qu’un échec thérapeutique a été rapporté dans 1/3 des cas après 3, voire 4 lignes consécutives de traitement (1). Ces résultats ne sont guère surprenants si l’on considère que la dépression caractérisée fait référence à un cadre nosographique très hétérogène relevant d’une grande diversité des symptômes, clairement observée dans la pratique clinique. Plusieurs sous-types ont cependant été individualisés parmi lesquels les formes dites anxieuses (2), psychotiques (3) ou atypiques (4) conférant une certaine singularité au tableau clinique, dont elles sont susceptibles d’en moduler la sévérité, l’impact fonctionnel, le cours évolutif, ainsi que la réponse aux stratégies standards de traitement. Nous proposons donc dans le cadre de ce symposium d’examiner avec attention chacune de ces caractéristiques cliniques de par leur répercussion importante sur le pronostic même de la dépression caractérisée qu’il est important de pouvoir redresser, avec en perspective la nécessité de proposer des approches thérapeutiques plus adaptées au contexte clinique.

Auteurs : B. Aouizerate (1,2) E. Haffen (3,4,5) W. ElHage (6,7) - (1) Centre de référence régional des pathologies anxieuses et de la dépression, Centre expert dépression résistante (Fondation FondaMental), Centre Hospitalier Charles Perrens, 121 rue de la Béchade, 33076 Bordeaux, France (2) Laboratoire Nutrition et Neurobiologie intégrée (UMR INRAE 1286), Université de Bordeaux, 146 rue Léo-Saignat, 33076 Bordeaux, France (3) Service de Psychiatrie de l’Adulte, CIC-1431 INSERM, CHRU Besançon, France (4) Laboratoire de Recherches Intégratives en Neurosciences et Psychologie Cognitive, UFC, UBFC, UFR Santé, Besançon, France (5) Fondation FondaMental, Créteil, France (6) Clinique psychiatrique universitaire, CIC1415 Centre d'Investigation Clinique, CHRU Tours, France (7) Unité INSERM iBrain U1253, Université de Tours, France

Références : 1. Kessler, R.C., Bromet, E.J., 2013. The epidemiology of depression across cultures. Annu Rev Public Health 34, 119-138. 2. Aouizerate, B., Bouvard, A., Doumy, O., Bienvenu, T., 2019. [Brief overview of the shared relationships between major depression, anxiety disorders, and anxiety symptoms]. Rev Prat 69, 974-975. 3. Gaudiano, B.A., Dalrymple, K.L., Zimmerman, M., 2009. Prevalence and clinical characteristics of psychotic versus nonpsychotic major depression in a general psychiatric outpatient clinic. Depress Anxiety 26, 54-64. 4. Lojko, D., Rybakowski, J.K., 2017. Atypical depression: current perspectives. Neuropsychiatr Dis Treat 13, 2447-2456.

Mots clés : Dépression caractérisée, sous-types cliniques, sévérité clinique, pronostic, réponse thérapeutique

Conflit d'intérêt : B. Aouizerate: Lundbeck, Janssen-Cilag, Sanofi and Eli Lilly; E. Haffen: AstraZeneca, BMS, Cellgene, Euthérapie—Servier, Janssen, Elli Lilly, Lundbeck, LivaNova, Otsuka, Pfizer, Sanofi; W. ElHage: Chugai, Eisai, Lundbeck, Janssen-Cilag, Otsuka, and UCB

S23A - Dépression anxieuse : sous-type clinique ou comorbidité ?

Orateur - Bruno AOUIZERATE - BORDEAUX
Abstract

La dépression caractérisée compte parmi les troubles psychiatriques les plus fréquents en population générale (1). Son tableau clinique est assez variable d’un patient à l’autre, pouvant être marqué par la présence dans la moitié des cas de symptômes anxieux importants ayant conduit récemment les classifications nosographiques à les référencer sous la dénomination générique de « détresse anxieuse » (2). Se pose à ce stade la question de savoir si ces manifestations anxieuses relèvent d’un sous-type clinique de dépression caractérisée, au même titre que peuvent l’être les formes dites atypiques, mélancoliques ou psychotiques. Ces symptômes anxieux peuvent aussi être le fait d’une véritable comorbidité avec un trouble anxieux qu’il est impératif de rechercher, précédant dans la plupart des cas le début de la dépression qui vient émailler au grès des événements stressants de vie l’évolution du trouble anxieux comorbide (2). Ces formes anxieuses qu’il s’agisse d’un sous-type clinique ou d’une comorbidité se caractérisent communément par une plus haute sévérité clinique, une majoration du risque suicidaire, un retentissement fonctionnel plus marqué, ainsi qu’une altération plus profonde de la qualité de vie avec une moindre efficacité des stratégies thérapeutiques standards à visée antidépressive, exposant à davantage d’effets indésirables, et ayant alors tendance à favoriser la pérennisation de l’épisode dépressif en cours (3). Dans ce contexte, elles interrogent sur les modalités d’instauration du traitement antidépresseur (4), la pertinence de l’utilisation d’antidépresseurs pourvus d’effets sédatifs de par leur action antihistaminique, pour ne citer que la mirtazapine, le recours aux benzodiazépines (5) ou aux antipsychotiques de seconde génération utilisés comme potentialisateurs de l’action antidépressive, comme la quetiapine ou l’aripiprazole (6). Nous nous proposons au cours de cette intervention d’aborder ces différents aspects de la dépression « anxieuse ».

Auteurs : Bruno Aouizerate (1,2) - 1Centre de référence régional des pathologies anxieuses et de la dépression, Centre expert dépression résistante (Fondation FondaMental), Centre Hospitalier Charles Perrens, 121 rue de la Béchade, 33076 Bordeaux cedex 2Laboratoire Nutrition et Neurobiologie intégrée (UMR INRAE 1286), Université de Bordeaux, 146 rue Léo-Saignat, 3306 Bordeaux Cedex

Références : 1. Kessler, R.C., Berglund, P., Demler, O., Jin, R., Koretz, D., Merikangas, K.R., Rush, A.J., Walters, E.E., Wang, P.S., National Comorbidity Survey, R., 2003. The epidemiology of major depressive disorder: results from the National Comorbidity Survey Replication (NCS-R). JAMA 289, 3095-3105. 2. Aouizerate, B., Bouvard, A., Doumy, O., Bienvenu, T., 2019. [Brief overview of the shared relationships between major depression, anxiety disorders, and anxiety symptoms]. Rev Prat 69, 974-975. 3. Zimmerman, M., Kerr, S., Kiefer, R., Balling, C., Dalrymple, K., 2019. What is anxious depression? Overlap and agreement between different definitions. J Psychiatr Res 109, 133-138. 4. Rao, S., Zisook, S., 2009. Anxious depression: clinical features and treatment. Curr Psychiatry Rep 11, 429-436. 5. Dunlop, B.W., Davis, P.G., 2008. Combination treatment with benzodiazepines and SSRIs for comorbid anxiety and depression: a review. Prim Care Companion J Clin Psychiatry 10, 222-228. 6. Charpeaud, T., Genty, J.B., Destouches, S., Yrondi, A., Lancrenon, S., Alaili, N., Bellivier, F., Bennabi, D., Bougerol, T., Camus, V., D'Amato, T., Doumy, O., Haesebaert, F., Holtzmann, J., Lancon, C., Lefebvre, M., Moliere, F., Nieto, I., Richieri, R., Schmitt, L., Stephan, F., Vaiva, G., Walter, M., Leboyer, M., El-Hage, W., Haffen, E., Llorca, P.M., Courtet, P., Aouizerate, B., 2017. [French Society for Biological Psychiatry and Neuropsychopharmacology and Fondation FondaMental task force: Formal Consensus for the management of treatment-resistant depression]. Encephale 43, S1-S24.

Mots clés : dépression caractérisée, détresse anxieuse, sous-type clinique, comorbidité, sévérité clinique, pronostic, traitements

Conflit d'intérêt : B. Aouizerate déclare des liens ponctuels (activités de conseil, conférences et prises en charge lors de congrès) avec les laboratoires Janssen Cilag, Lundbeck, Sanofi et Eli Lilly.

S23B - Dépression psychotique : mieux reconnaitre pour mieux traiter

Orateur - Emmanuel HAFFEN - Besançon
Abstract

Auteurs : -

S23C - Dépression atypique : pas tout à fait pareil

Orateur - Wissam EL HAGE - Tours Cedex 9
Abstract

Nous allons aborder dans cette présentation les spécificités de la dépression atypique du point de vue de la présentation clinique, de la sévérité, de l’impact fonctionnel, du cours évolutif et de la réponse thérapeutique. La dépression atypique représente 15% à 29% des dépressions caractérisées. Elle est associée à une augmentation de l’appétit et une prise de poids, une sensibilité augmentée au rejet social, ainsi qu’une certaine réactivité de l’humeur (humeur facilement influencée par les événements positifs). Elle débute à un âge plus jeune et est associée à un risque plus élevé d’idéations suicidaires. En comparaison avec la dépression mélancolique, la dépression atypique se caractérise par une hypo-activation de l’axe corticotrope, un hypo-cortisolisme, et des concentrations sanguines plus élevées des marqueurs de l’inflammation(p. ex., CRP). Elle est plus fréquente dans les conditions physiques associées à une activation chronique des processus inflammatoires, comme l’obésité. Du point de vue neuroanatomique, il a été montré que l'inflammation perturbait l’intégration dans l’insula des signaux sensoriels corporels (faim, soif) et la réponse émotionnelle associée. Dans la dépression atypique, cela conduit à une perturbation de l’activité du cortex orbito-frontal et de l’insula résultant en une altération de de la récompense alimentaire, ce qui sous-tend l’augmentation de l’appétit et la prise de poids. Du point de vue thérapeutique, les IMAOs ont montré une supériorité en comparaison aux tricycliques. Peu d’études sont disponibles comparant l’efficacité des IMAOs aux IRSS et IRSNA.

Auteurs : Wissam EL-HAGE - Centre Expert Dépression Résistante, CHRU de Tours, Fondation Fondamental, Tours, France UMR 1253, iBrain, Université de Tours, Inserm, Tours, France

Références : Lojko & Rybakowski. Neuropsychiatric Disease and Treatment. 2017.

Mots clés : Dépression caractérisée Dépression atypique Réponse thérapeutique

Conflit d'intérêt : Air Liquide, EISAI, Janssen, Lundbeck, Nordic Pharma, Otsuka, UCB et Chugai.

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