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Friday 3 December
  • 09h15 - 10h15
  • clinique

S14- Covid19 et risque suicidaire en France et en Europe

Président - Nicolas HOERTEL - Issy-les-Moulineaux
Abstract

Lorsque les premiers confinements nationaux ont été mis en place pour limiter la propagation de l’épidémie de COVID-19, de nombreux experts ont alerté sur le risque psychologique et une potentielle vague de suicides. Que nous ont apporté les données des études disponibles un an plus tard, en France et en Espagne ? G Vaiva présentera les résultats du suivi d’une cohorte d’étudiants français initialement confinés pendant la crise de la COVID, réalisée par le Cn2r. Parmi les 69 000 étudiants qui ont complété l’enquête, 22% avaient une détresse sévère, et la prévalence des idées suicidaires et de l’anxiété sévère était augmentée. Seuls 12% des 29.500 étudiants présentant au moins un trouble psychique avait consulté (Wathelet M et al. JAMA Netw Open 2020). Chez les 7 000 étudiants qui complètent également l’enquête deux mois après le déconfinement de mai, 19% présentaient un stress post-traumatique, avec un gradient proportionnel au niveau de détresse initiale ressentie. Tous les autres troubles psychiques étaient très nettement moins fréquents, à l’exception des idées suicidaires retrouvées augmentées. E Olié, présentera les données nationales issues du PMSI, rapportant une diminution des tentatives de suicide (TS) pendant le confinement en comparaison d’une période équivalente en 2019, toutefois avec une stabilisation des TS violentes. En outre, elle présentera les résultats d’une étude observationnelle de 346 adultes ayant présenté un épisode dépressif précédemment et 69 témoins sains, interrogés à 4 reprises entre mars 2020 et février 2021. Lors du 1er confinement, un quart des patients rapportaient des idées de suicide (aucun témoin). Lors du suivi, la probabilité d'avoir des idées suicidaires n'était pas modifiée. Les facteurs prédictifs d’idées de suicide établissent le rôle crucial de la solitude et de l’ennui à coté d’autres facteurs classiques. Pilar Saiz présentera les données de plusieurs grandes enquêtes espagnoles réalisées pendant la pandémie et jusqu’en 2021. Les données suggèrent une augmentation de l’incidence des idées de suicide dans ces cohortes indépendantes et également chez ceux pour lesquels les données de suivi prospectif sont disponibles. La confrontation de cet ensemble riche de données permettra de préciser les populations les plus vulnérables et les cibles thérapeutiques prioritaires afin d’organiser les soins psychiatriques au cours des prochaines années.

Auteurs : Ph Courtet - Montpellier

Références : Courtet P, Olié E, Debien C, Vaiva G. Keep Socially (but Not Physically) Connected and Carry on: Preventing Suicide in the Age of COVID-19. J Clin Psychiatry. 2020 Apr 14;81(3):20com13370. Wathelet M, Duhem S, Vaiva G, Baubet T, Habran E, Veerapa E, Debien C, Molenda S, Horn M, Grandgenèvre P, Notredame CE, D'Hondt F. Factors Associated With Mental Health Disorders Among University Students in France Confined During the COVID-19 Pandemic. JAMA Netw Open. 2020 Oct 1;3(10):e2025591 Sáiz PA, de la Fuente-Tomas L, García-Alvarez L, Bobes-Bascarán MT, Moya-Lacasa C, García-Portilla MP, Bobes J. Prevalence of Passive Suicidal Ideation in the Early Stage of the Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) Pandemic and Lockdown in a Large Spanish Sample. J Clin Psychiatry. 2020 Oct 6;81(6):20l13421.

Mots clés : covid19, suicide, solitude, ennui, stress post traumatique

Conflit d'intérêt : 0

S14A - COSAMe : suivi d’une cohorte d’étudiants français initialement confinés pendant la crise de la COVID.

Orateur - Guillaume VAIVA - Lille
Abstract

Introduction. La pandémie de Covid-19 et les mesures de quarantaine associées ont suscité des inquiétudes quant à leur impact sur la santé mentale des étudiants et ouvert un débat quant à leur potentielle nature traumatique en population générale. L’objectif de cette étude était de décrire l’évolution de la santé mentale des étudiants au cours de la pandémie et de Covid-19 et les facteurs associés. Méthodes. L’étude transversale répétée COSAMe a collecté des données auprès des étudiants universitaires résidant en France lors de la première quarantaine (T1, N = 69 054) et un mois après sa levée (T2, N = 22 361). Les étudiants étaient contactés par courrier électronique via leurs universités afin de répondre à un questionnaire en ligne. Les données collectées à T1 et à T2 concernaient les idées suicidaires, les symptômes d’anxiété (Sous-échelle État de l’Inventaire d'anxiété État-Trait), de dépression (Inventaire de Beck) et de stress (Échelle de stress perçu). À T2 était également recueillie la présence d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT) tel que défini par un score supérieur à 32 à la PCL-5 (Posttraumatic stress disorder CheckList-5). Des modèles de régression logistiques ont permis d’identifier les facteurs de risque de persistance ou d’aggravation des symptômes à T2. Résultats. Les prévalences des symptômes sévères de stress (21,7% vs 24,7%), d’anxiété (22,1% vs 27,5%) et de dépression (13,9% vs 16,1%) étaient plus faibles à T2 qu’à T1. A l’inverse, la prévalence des idées suicidaires est passée de 11,4% (T1) à 13,1% (T2). La prévalence du TSPT à T2 était égale à 19,5%. Par ailleurs, la quarantaine était considérée comme potentiellement traumatique par 78,8 % des étudiants souffrant d'un probable TSPT. Deux facteurs étaient systématiquement associés à une persistance ou une aggravation des symptômes à T2 : un faible sentiment d'intégration et des antécédents de suivi psychiatrique. Conclusion. Cette enquête rapporte des prévalences de troubles de santé mentale qui restent élevées au-delà de la quarantaine, voire qui augmentent pour les idées suicidaires. Nos résultats suggèrent également que le contexte pandémique et les mesures de quarantaine associées pourraient être à l’origine de symptômes de TSPT. L’ensemble de ces éléments invitent à considérer l'impact psychologique de la pandémie comme durable chez les étudiants et à renforcer les mesures de prévention, repérage et accès aux soins.

Auteurs : Guillaume Vaiva, Marielle Wathelet, Thomas Fovet, Enguerrand Habran, Charles-Edouard Notredame, Niels Martignène, Sylvie Molenda, Thierry Baubet, Fabien D’Hondt. - Centre National de Ressources et Résilience pour les psychotraumatismes (Cn2r Lille - Paris) 103 boulevard de la Liberté 59000 LILLE

Références : Wathelet M, Duhem S, Vaiva G, et al. Factors Associated With Mental Health Disorders Among University Students in France Confined During the COVID-19 Pandemic. JAMA Netw Open. 2020;3(10):e2025591. Published 2020 Oct 1. doi:10.1001/jamanetworkopen.2020.25591 Wathelet M, Fovet T, Jousset A, et al. Prevalence of and factors associated with post-traumatic stress disorder among French university students 1 month after the COVID-19 lockdown. Transl Psychiatry. 2021;11(1):327. Published 2021 May 27. doi:10.1038/s41398-021-01438-z Wathelet M, D'Hondt F, Bui E, Vaiva G, Fovet T. Posttraumatic stress disorder in time of COVID-19: Trauma or not trauma, is that the question?. Acta Psychiatr Scand. 2021;144(3):310-311. doi:10.1111/acps.13336

Mots clés : Covid-19, trouble de stress post-traumatique, étudiants, quarantaine, idées suicidaires

Conflit d'intérêt : Aucun

S14B - incidence du risque suicidaire pendant la covid19 et effet de la solitude

Orateur - Emilie OLIÉ - Montpellier
Abstract

Auteurs : -

S14C - Prevalence of suicidal ideation during COVID-19 pandemic in a largest Spanish sample

Orateur - Pilar SAIZ - OVIEDO
Abstract

There is concern about negative secondary outcomes of the coronavirus disease 2019 (COVID-19) pandemic, including increased risk of suicide mortality. However, several studies suggest an increase in suicidal ideation associated with the COVID-19 pandemic. Furthermore, it has recently been suggested that suicidal ideation has increased since the beginning of the pandemic, especially among young adults and in populations affected by lockdown restrictions. During this presentation, data from three cross-sectional online surveys will be discussed. The surveys, designed to assess the psychological impact of the pandemic on the Spanish population age 18 and over at different times of the evolution of the pandemic, were conducted on 4/16-22/2020 (S1: peak of first wave), 10/14-11/8/2020 (S2: peak of second wave), and 3/16-31/2021 (S3: after third wave). Data show an important increase in both passive and active suicidal ideation, coinciding with the second wave peak. Personal history of suicide attempt, current or past history of mental disorder, insomnia, DASS-21 depression, anxiety, or stress, and reduction in income (greater than 50%) are consistent risk factors for active suicidal ideation. However, main protective factors are being able to enjoy free time and female sex. Note that our data suggest that risk and protective factors are dynamic and change slightly depending on the time point and stage of the pandemic. Our findings underline the need for dynamic adaptation of evidence-based suicide prevention strategies in order to promote more timely and tailored interventions to mitigate suicide risk. The available data underscore the need for an increase in intervention strategies especially aimed at the most vulnerable groups and the strengthening of social ties and individual resilience.

Auteurs : Pilar A Sáiz - Department of Psychiatry, University of Oviedo, CIBERSAM, ISPA, SESPA Julian Clavería 6 - 3º, 33006 Oviedo, Spain

Références : 1. Courtet P, Olié E, Debien C, Vaiva G. Keep socially (but not physically) connected and carry on: Preventing suicide in the age of COVID-19. J Clin Psychiatry. 2020;81(3):20com13370. 2. O'Connor RC, Wetherall K, Cleare S, et al. Mental health and well-being during the COVID-19 pandemic: Longitudinal analyses of adults in the UK COVID-19 Mental Health & Wellbeing study. Br J Psychiatry. 2020; doi: 10.1192/bjp.2020.212. Online ahead of print. 3. Sáiz PA, de la Fuente-Tomas L, García-Alvarez L, et al. Prevalence of passive suicidal ideation in the early stage of the coronavirus disease 2019 (COVID-19) pandemic and lockdown in a large Spanish sample. J Clin Psychiatry. 2020;81(6):20l13421.

Mots clés : COVID-19, suicidal ideation, risk factors, protective factors.

Conflit d'intérêt : No conflict of interest.

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