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Thursday 2 December
  • 15h00 - 16h00
  • psychiatrieetsociete

S11- Symposium du Comité Jeunes Psychiatres du CFP : connexion ou déconnexion ?

Président - Benjamin LAVIGNE - LAUSANNE
Abstract

Le thème de la connexion va bien sûr de pair avec celui de la déconnexion. Cette année, le symposium du Comité Jeunes Psychiatres se penche donc sur ces paradoxes : entre l’hyperconnexion d’un monde numérique et les phénomènes addictologiques qui en découlent ; entre les déconnexions imposées par les confinements liés au COVID, et la souffrance ou les bienfaits qu’ils ont entrainés ; enfin, entre la déconnexion apparente du patient délirant et ce qui le rattache encore au monde qui l’entoure. David van Ypersele proposera d’abord de s’intéresser à une question apparue subitement lors des différents confinements de la pandémie de COVID. Si certaines personnes en ont en effet clairement souffert, nombre de psychiatres ont pu constater que ce ne fut pas le cas de certains patients, en particulier de certaines personnes avec trouble du spectre de l’autisme. Cela a mis en évidence le paradoxe entre, d’une part, les tentatives de réhabilitation psychosociale, dont l’objectif serait de connecter ces personnes avec le reste de la société ; et d’autre part, le bien-être ressenti par ces mêmes personnes lorsqu’elles sont forcées de se déconnecter de cette société. Ce sera l’occasion de venir questionner nos pratiques face aux attentes de nos patients. Le Docteur Elowe évoquera ensuite la question du symptôme délirant. Le délire est-il une rupture avec la réalité ? Déconnecte-t-il totalement le patient de son environnement ? Ou jusqu’où peut-on considérer qu’il ne fait qu’altérer cette connexion ? Ces questions amèneront à discuter des notions de jugement, de discernement, de la séméiologie du délire, ainsi que de la nosographie et de la prise en charge des états délirants aigus ou chroniques. Enfin, le Professeur Karila nous présentera les problématiques addictologiques liées aux écrans. Smartphones, tablettes, télévisions, réseaux sociaux : ces objets du quotidien sont de plus en plus à l’origine de troubles psychiques se rapprochant des addictions sans substance. Comment les reconnaître, et quelle prise en charge est possible alors que ces écrans sont partout ?

Auteurs : B. Lavigne (1), D. van Ypersele (2), J. Elowe (3), L. Karila (4) - (1) Hôpital de Prangins, Prangins, Suisse (2) Hôpital psychiatrique pour enfants et adolescents, Chastre, Belgique (3) Centre d'Enseignement, de Recherche et de Traitement des Addictions, Hôpital Universitaire Paul Brousse, UR PSYCOMADD, Paris, France (4) Service de Psychiatrie de l'Adulte Nord-Ouest, Prangins-Yverdon, Suisse

Références : Narzisi A. Phase 2 and Later of COVID-19 Lockdown: Is it Possible to Perform Remote Diagnosis and Intervention for Autism Spectrum Disorder? An Online-Mediated Approach. J Clin Med. 2020 Jun 13;9(6):1850. Gaebel W, Zielasek J. Focus on psychosis. Dialogues Clin Neurosci. 2015 Mar;17(1):9-18. Leonard K. Classification des Psychoses Endogènes. 2020 (Foucher J, Elowe J, Berna F, 1ère éd.). Masson. Kuss DJ, Griffiths MD, Karila L, Billieux J. Internet addiction: a systematic review of epidemiological research for the last decade. Curr Pharm Des. 2014;20(25):4026-52.

Mots clés : Déconnexion, addictions, écrans, autisme, délire

Conflit d'intérêt : Aucun

S11A - Bienheureuse déconnexion pour les personnes avec autisme

Orateur - David VAN YPERSELE - Chastre
Abstract

Notre exposé propose de s’intéresser à la question des attentes thérapeutiques par rapport aux personnes présentant de l’autisme apparue lors des différents confinements de la pandémie de COVID. Si beaucoup de personnes ont clairement souffert des confinements à répétition nombre de psychiatres et de psychologues ont pu constater que ce ne fut pas le cas chez certains patients, et en particulier chez certaines personnes avec trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle. Se fait ainsi sentir un paradoxe thérapeutique qui, d’une part, se traduit dans les tentatives du soignant de réhabilitation psychosociale, dont l’objectif serait de connecter ces personnes avec le reste de la société ; et d’autre part, dans le bien-être ressenti par ces mêmes personnes lorsqu’elles sont forcées de se déconnecter de cette société. Ce sera l’occasion de venir questionner nos pratiques face aux attentes de nos patients. Constat : lors des deux confinements que nous avons connus en Belgique, les personnes avec autisme et plus particulièrement les enfants, adolescents et les jeunes adultes porteur d’autisme sans déficience intellectuelle ont bénéficié de la déconnexion. Ou du moins, ils ont été moins impactés psychiquement que le reste de la population. Nous nous attacherons à comprendre pourquoi les personnes avec autisme ont mieux vécu cette réalité du confinement, pourquoi leur façon d’être au monde leur permet une déconnexion plus heureuse que la moyenne de la population. Premièrement, différents facteurs contribuent à l’effet positif de cette déconnexion bienheureuse. La distanciation physique est vécue comme un soulagement pour les personnes avec autisme. Deuxièmement, une vie sociale où les interactions sociales sont moins insistantes est souvent vécue de façon positive. Troisièmement, les personnes avec autisme appliquent les règles de façon scrupuleuse lorsqu’elles leur paraissent logiques. Le port du masque et les gestes barrières ne sont pas vécu comme une contrainte mais comme une façon logique de se protéger. Enfin, avoir du temps, pour investir leurs centres d’intérêts constitue un point d’épanouissement clé. Ceci nous invite à prendre du recul sur les nombreuses injonctions à l’épanouissement social de notre société occidentale contemporaine. Elles ne correspondent que partiellement à leur façon d’être au monde. Ceci nous servira de piste pour penser nos interventions différemment, repenser avec les parents leurs attentes.

Auteurs : David van Ypersele - Avenue Granchamp, 109 1150 Bruxelles Belgique

Références : Vermeulen P. « Comprendre les personnes autistes de haut niveau » Dunod, 2019. - Schovanec, J. « Nos intelligences multiples : le bonheur d'être différent » Paris, éditions de l'Observatoire, 2018. - Mottron, L. « L’autisme : une autre intelligence » Mardaga, 2004

Mots clés : Autisme sans déficience intellectuelle- Prise ne charge thérapeutique- Autisme, une autre façon d'être au monde

Conflit d'intérêt : Je n'ai pas de conflit d'intérêt

S11B - Les patients délirants sont-ils vraiment déconnectés de la réalité ?

Orateur - Julien ELOWE - Prangins
Abstract

Le délire a toujours représenté un défi clinique en psychiatrie, dans le sens où il renvoie fatalement au rapport à la réalité et à la perception que l’on en a. Même s’il peut survenir dans différents troubles psychiatriques, on le rapproche de manière paradigmatique aux psychoses et à la schizophrénie en particulier. Les classifications actuelles font du symptôme délirant un des critères diagnostiques de la schizophrénie, mais l’hétérogénéité de ses manifestations cliniques et les débats autour de sa validité diagnostique tendent à le conceptualiser en tant qu’entité transdiagnostique. Souvent défini comme une fausse croyance défendue avec conviction et non sujette à une remise en question en dépit de l’évidence, le délire s’inscrit de plus en plus dans un cadre clinico-phénoménologique qui met l’accent sur l’expérience délirante vécue par le patient et le type de réalité qui lui est assigné. Il s’agit ainsi de « saisir le cours de l’expérience vécue plutôt que son produit », comme l’écrivaient Schneider et Huber en 1975. Avec le regard avant tout clinique qu’il doit porter sur le symptôme et non plus seulement épistémique, le psychiatre ne peut se limiter à rechercher la causalité erronée du jugement du délirant. Il doit s’évertuer à comprendre l’essence du délire dans l’expérience concrète du sujet.

Auteurs : Julien Elowe - Hôpital de Prangins Direction médicale Chemin des Chaux CH - 1197 Prangins Suisse

Mots clés : Délire, psychose, schizophrénie, réalité, perception, classification

Conflit d'intérêt : Aucun conflit d'intérêt en lien avec la présentation

S11C - Trop connectés ? les addictions derrière les écrans

Orateur - Laurent KARILA - Villejuif
Abstract

Auteurs : -

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