Programme

La consultation en pédopsychiatrie assure une démarche diagnostique et thérapeutique, mais elle présente des particularités liées à la minorité de l’enfant, à l’autorité parentale et aux multiples intervenants sur le plan éducatif, scolaire et social. Il est acquis que l’enfant est une personne mais mineure, donc sous autorité, éducation et protection des parents. Si, en théorie, l’enfant est une personne, dans la pratique des intervenants autour de lui, il peut être ravalé au rang d’objet par des professionnels convaincus, à juste titre ou non, d’agir dans son intérêt. Il est soumis à des bilans, rééducations et traitements mais son assentiment est-il recueilli, une information éclairée et adaptée à sa compréhension, lui est-elle apportée ? Lorsque son cas est évoqué, que des dossiers sont transmis entre différents intervenants et avec les instances administratives, se pose-t-on suffisamment la question du respect de l’intimité de l’enfant, du cadre déontologique et de la légitimité du secret partagé ? Les pédopsychiatres sont tenus de respecter le secret médical mais adaptent leur éthique de la rencontre avec l’enfant et ses parents qui sont parties prenantes, ne serait-ce que pour donner leur accord de soin (ce qui est délicat s’il y a conflit entre parents séparés). L’enfant se confie à condition d’être en confiance et en sécurité dans la relation. S’il est opportun de communiquer des éléments utiles à ses parents, ou en cas de maltraitance de leur part, aux instances judiciaires, cela se fait-il en accord avec l’enfant afin de ne pas compromettre la relation thérapeutique ? Poser un diagnostic réfère à une pathologie. Or, la plupart des enfants qui consultent le font pour des troubles qui relèvent d’obstacles dans leur vie et leur développement. Ça se manifeste dans le contexte familial, scolaire et social. Il est nécessaire de poser précocement un diagnostic afin de mettre en place un soin adapté. Mais il est dangereux de poser un diagnostic intempestif sur une difficulté ou un trouble contextuel. La tendance est de généraliser et de surreprésenter le diagnostic de trouble neurodéveloppemental qui fait office de visa handicap pour bénéficier des traitements et rééducations. L’évaluation clinique permet une approche multifactorielle des troubles, en préservant une indépendance professionnelle face aux pressions socio-scolaires. Suivront de

Auteurs : T. Delcourt - 24 rue Payen 51100 Reims

Références : Delion P. Ecouter, soigner, Albin Michel, 2013 Delcourt T. la fabrique des enfants anormaux, Max Milo, 2021 Landman P. Tous hyperactifs, Albin Michel, 2015 Zerrouki R. Les Incasables, Robert Laffont, 2020

Mots clés : trouble neurodéveloppemental - secret partagé - éthique - plateforme d'orientation - MDPH

Conflit d'intérêt : Je déclare sur l'honneur : aucun conflit d'intérêt