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Thursday 2 December
  • 08h00 - 09h00
  • addictions

R05- Alcool, cerveau et vieillissement : démence sans modération ?

Modérateur - Florence VORSPAN - Paris
Abstract

L’effet des consommations excessives d’alcool sur le cerveau et la cognition est désormais bien décrit avec une altération de plusieurs circuits cérébraux et des déficits neuropsychologiques associés. Les sujets adultes présentant un trouble de l’usage d’alcool ont été les plus étudiés, tout comme les sujets jeunes pratiquant le binge drinking qui ont particulièrement reçu l’attention des chercheurs et des médias ces dernières années. A contrario, l’effet des consommations d’alcool, même plus limitées, chez les séniors fait l’objet de peu de travaux et reste encore mal connu. Pourtant, il existe une modification du pattern des consommations d’alcool avec l’âge, avec une augmentation des consommations quotidiennes et l’existence de comportements de binge drinking malgré la diminution de la tolérance à l’alcool chez les sujets âgés. La question des consommations d’alcool des seniors reste taboue, notamment du fait de l’absence de recommandations spécifiques ou d’outils adaptés aux particularités de cette population. Il est pourtant crucial d’interroger les sujets âgés sur leurs consommations car elles sont associées à une augmentation du risque d’incapacités fonctionnelles, de chutes, de dénutrition, de syndromes confusionnels et de démences. En effet, des études précliniques et épidémiologiques indiquent que l’alcool est un facteur de risque majeur de développement de démence. Toutefois, les mécanismes physiopathologiques sous-tendant ce lien restent mal compris, notamment du fait de leurs relations complexes et bidirectionnelles. D’un côté, 30 à 40% des démences sont liés à des facteurs de risque modifiables, l’alcool jouant un rôle prépondérant. D’un autre côté, les modifications de style de vie, psychoaffectives et cognitives liées à l’âge rendent les seniors particulièrement vulnérables au développement de consommations non contrôlées. Ainsi, un même comportement d’alcoolisation chez un senior pourrait être l’expression de différents phénotypes sous-tendus par des mécanismes physiopathologiques différents et ayant des origines différentes. L’identification de ces phénotypes est essentielle car elle permettrait de déterminer la cible thérapeutique et ainsi de proposer une médecine personnalisée.

Auteurs : Anne Lise PITEL - Laboratoire PhIND, Inserm 1237 Pathological mechanisms and lifestyle-based interventions in brain disorders Centre Cyceron Boulevard Henri Becquerel, 14034 CAEN Cedex France

Mots clés : Alcool, troubles neurocognitifs majeurs, démences, cerveau, cognition

Conflit d'intérêt : Aucun

Expert - Anne-Lise PITEL - Caen
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