Programme

Cette session thématique est parrainée par la Société de l'Information Psychiatrique. L’exercice de la Psychiatrie de la Personne Âgée (PPA) et de la Psychogériatrie inclue très fréquemment un aspect psychopharmacologique. Prévention de l’iatrogénie, dé-prescription, optimisation thérapeutique sont le lot commun des praticiens en contact avec les sujets âgés présentant des troubles psychiatriques et/ou des pathologies neuro-évolutives. La question de l’iatrogénie est logiquement très fréquemment abordée dans cette population fragile mais rares sont les publications ou les communications s’attachant à étudier les habitudes de prescriptions des psychotropes chez les séniors. L’objectif de cette session thématique est donc de réinterroger un certain nombre d’usages psychopharmologiques en PPA et psychogériatrie et de les confronter aux données actualisées de la littérature scientifique médicale. En premier lieu, le Dr Julien VERNAUDON, gériatre et médecin responsable de l’Unité Cognitivo-Comportementale du CHU de LYON, abordera le sujet des traitements dits symptomatiques de la maladie d’Alzheimer (inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et mémantine). Le déremboursement de ces molécules à l’été 2018 a grandement modifié leur utilisation et remis en cause leur prescription. Pour autant, reste-t-il encore une place en 2021 pour ces traitements dans notre pharmacopée ? Par la suite, le Dr Mathieu HERRMANN, psychiatre en CMP Personnes Agées et Consultation Mémoire au CH le Vinatier, évoquera la conduite du traitement par sels de lithium chez la personne âgée. Si leur prescription chez la personne âgée n’est plus taboue, plusieurs questions restent en suspens. Ainsi en va-t-il de la cible basse de lithémie et de l’intérêt de la lithémie intra-érythrocytaire qui sont fréquemment mentionnées dans les manuels de PPA et de Psychogériatrie (1). Mais aussi, plus globalement, de la difficile gestion du rapport bénéfice/risque. Enfin le Dr Alexis LEPETIT, psychiatre et médecin associé à l’Institut des Sciences Cognitives de BRON (CNRS), reviendra dans un miscellanée sur plusieurs habitudes psychopharmacologiques françaises et les confrontera aux données de l’evidence-based medecine. Tiapride, mianserine, oxazepam… pourquoi les utilisons-nous autant et faut-il continuer (2) ?

Auteurs : A. LEPETIT (1,2,3), J. VERNAUDON (1), M. HERRMANN (4) - (1) Hospices Civils de Lyon (2) Team Neuroplasticity in Parkinson's disease, Institut des Sciences Cognitives, CNR, Bron (3) Société de l'Information Psychiatrique, Paris (4) CH le Vinatier, Bron

Références : 1. Clément J-P, Calvet B. Psychiatrie de la personne âgée. 2019. 2. Roger M, Gerard D, Leger JM. [Value of tiapride for agitation in the elderly. Review of published studies]. L’Encephale. 1998 Oct;24(5):462–8.

Mots clés : psychiatrie de la personne âgée, gérontopsychiatrie, psychopharmacologie, psychotropes, lithium, iatrogénie

Conflit d'intérêt : aucun

Les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase (donépézil, galantamine, rivastigmine) et la mémantine, traitements symptomatiques indiqués dans la maladie d’Alzheimer et pour certains dans la maladie à corps de Lewy et la maladie de Parkinson, ont été jugés d’intérêt thérapeutique insuffisant par la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé, entraînant leur déremboursement par arrêté le 29 mai 2018 (1). Pourtant, la littérature scientifique récente met en évidence une balance bénéfice (2-3) / risque (4-6) favorable avec une place bien établie scientifiquement dans la pharmacopée à condition d’en respecter les indications, les contre-indications et d’intégrer leur prescription à une prise en soins globale en expliquant les objectifs attendus au patient et à ses proches.

Auteurs : Julien Vernaudon - CMRR de Lyon Hôpital des Charpennes 27 rue Gabriel Péri 69100 Villeurbanne

Références : 1. Arrêté du 29 mai 2018 portant radiation de spécialités pharmaceutiques de la liste mentionnée au premier alinéa de l'article L. 162-17 du code de la sécurité sociale. JORF n°0124 du 1 juin 2018 2. Birk JS et Harvey RJ. Donepezil for dementia due to Alzheimer’s disease (Review). Cochrane review, June 2018 3. Knight R et al. A Systematic Review and Meta-Analysis of the Effectiveness of Acetylcholinesterase Inhibitors and Memantine in Treating the Cognitive Symptoms of Dementia.Dement Geriatr Cogn Disord 2018 4. Tan et al. Acetylcholinesterase inhibitors and risk of stroke and death in people with dementia. Alz Dem. 2018 5. Isik et al. J American Ger Soc Cardiovascular Outcomes of Cholinesterase Inhibitors in Individuals with Dementia: A Meta-Analysis and Systematic Review. 2018 6. Hong Xu et al. Long-term Effects of Cholinesterase Inhibitors on Cognitive Decline and Mortality. Neurology. 2021

Mots clés : maladie neuro évolutive maladie d'Alzheimer maladie à corps de Lewy maladie de Parkinson mémantine inhibiteurs de l'acétylcholinestérase

Conflit d'intérêt : Aucun

La prescription des sels de lithium est régulièrement questionnée du fait d'une balance bénéfice/risque qu'il n'est pas toujours aisée d'évaluer. Cela est d'autant plus marqué chez la personne âgée que d'autres éléments peuvent intervenir au cours de cette période de la vie, pouvant nécessiter des réévaluations régulières. Par ailleurs de nombreuses questions restent en suspend et nous essayerons notamment d'évoquer la place du dosage du lithium intraérythrocytaire et de son rapport au dosage sérique ainsi que les liens entre lithium et cognition.

Auteurs : Mathieu Herrmann - Pôle Psychiatrie de la Personne Âgée CH Le Vinatier 95 boulevard Pinel 69500 Bron

Mots clés : Lithium - troubles bipolaires - Personne âgée - Cognition

Conflit d'intérêt : Aucun dans le cadre la présentation 2018 - 2019 : Investigateur associé étude Lundbeck 17354N

La psychiatrie de la personne âgée (PPA) n'échappe pas au phénomène des habitudes de prescription. Ces dernières, parfois utiles, nécessitent cependant d'être réinterrogées à la lumière de l'evidence-based medecine. Après une présentation des molécules employées "habituellement" en France en PPA, nous tenterons de comprendre les raisons historiques de ces prescriptions et les confronterons aux données actuelles de la littérature scientifique.

Auteurs : A. LEPETIT - Hospices Civils de LYON, CH des CHARPENNES 27 rue Gabriel PERI 69100 VILLEURBANNE

Références : 1) N. Monnier, G. Ardiet, Prescription de neuroleptiques en maison de retraite (Étude de 2200 prescriptions), Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique,Volume 165, Issue 4,2007,Pages 258-262,ISSN 0003-4487, https://doi.org/10.1016/j.amp.2007.02.003. 2) B. Jacquet, S. Louchart de la Chapelle, V. Obrecht, M.P. Putetto, D. Cohen, C. Furderer, C. Vincent, K. Polet, S. Hesse, A. Pesce, Prescription de psychotropes en soins de longue durée : intérêt d’une évaluation des pratiques professionnelles, NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie, Volume 21, Issue 122, 2021, Pages 95-102, ISSN 1627-4830, https://doi.org/10.1016/j.npg.2020.08.006.

Mots clés : psychopharmacologie, psychiatrie de la personne âgée

Conflit d'intérêt : aucun