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Saturday 4 December
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JPPA5- Les trouble anxieux : de la transversalité du diagnostic à la complexité de leur prise en charge.

Président - Pierre LAVAUD - paris
Abstract

Les troubles anxieux, comprenant le trouble anxieux généralisé, les phobies spécifiques, l’anxiété sociale et le trouble panique avec ou sans agoraphobie, constituent les troubles psychiatriques les plus fréquents après la dépression chez le sujet âgé, avec une prévalence estimée entre 7% et 17,2% dans la population générale âgée (1). Leur retentissement devient vite un enjeu de santé publique car il génèrent une souffrance psychique importante, une moindre qualité de vie, une perte d’autonomie, et un risque accru de trouble de l’usage d’anxiolytiques, majorant les risque de chutes, de fractures, d’accidents de la voie publique, de confusion et d’altérations mnésiques (2). On peut faire le constat que la clinique du trouble anxieux chez le sujet âgé se retrouve le plus souvent à l’intersection de vulnérabilités psychiatriques (anciennes ou de novo) et de maladies neurodégénératives (du déficit cognitif léger à la démence), complexifiant son diagnostic et sa prise en charge. Cette clinique sera présentée par le Dr Elisabeth Teruel. Comme chez l’adulte jeune, les recommandations internationales concernant la prise en charge des troubles anxieux préconisent le recours aux thérapies comportementales et cognitives (TCC) en première intention (3). Chez le sujet âgé, les TCC restent malheureusement encore trop difficiles d’accès, et avec certaines particularités relative à cette population spécifique qui seront présentées par M. Christophe Guérin-Langlois. Enfin, si on s’intéresse plus spécifiquement au trouble panique, il est fréquemment sous-diagnostiqué du fait de la fréquence élevée de formes symptomatiques dites incomplètes (4) et à un âge de début souvent plus tardif comparativement aux autres troubles anxieux. Il existe cependant plusieurs recommandations internationales publiées au cours de la dernière décennie qui ont une diffusion encore insuffisante, comme en témoigne le fréquent sous-diagnostic de ce trouble et la forte prévalence de consommation de benzodiazépines dans cette population. Pour faciliter la lecture de ces recommandations, un algorithme d’aide à la décision thérapeutique médicale a été développé et sera présenté par le Dr Maxime Pace, cherchant à prendre en compte la complexité d’une clinique singulière, ayant de probable mécanismes physiopathologiques différents du sujet jeune, en s’intriquant dans des comorbidités neurologiques. Les trouble anxieux : de la transversalité du diagnostic à la complexité de leur prise en charge.

Auteurs : E. Teruel (1), C. Guérin Langlois (2), M. Pace (3) - (1) Hôpital Sainte Perine, Paris (2) Hôpital Corentin Celton, Paris (3) EPS Erasme, Antony

Références : (1) Canuto A et al. Anxiety Disorders in old age: Psychiatric comorbidities, quality of life, and prevalence according to age, gender, and country. Am J Geriatr Psychiatry 2018;26:174–85 (2) Lenze E et al. J. Anxiety, Obsessive-Compulsive and Trauma-Related Disorders. In: Steffens DC, Blazer DG, Thakur ME, editors. The American Psychiatric Publishing textbook of geriatric psychiatry. Fifth edition, Washington, DC: American Psychiatric Publishing, a division of American Psychiatric Association; 2015, p. 333–71. (3) Bandelow B et al. Treatment of anxiety disorders. Dialogues Clin Neurosci 2017 ; 19 : 93-107. (4) Mohlman J et al. Improving recognition of late life anxiety disorders in Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition: observations and recommendations of the Advisory Committee to the Lifespan Disorders Work Group: Improving recognition. Int J Geriatr Psychiatry 2012;27:549–56.

Mots clés : Troubles anxieux démence vieillissement traitement

Conflit d'intérêt : Pas de conflit d'intérêt

JPPA5A - Les troubles anxieux : de la transversalité du diagnostic à la complexité de leur prise en charge. Communication 1 : Le Trouble Anxieux chez le Sujet Agé : un Diagnostic Clinique Complexe.

Orateur - Manon LE BOZEC - Paris
Abstract

La population âgée de plus de 60 ans aura presque doublé en 2050, et représentera 22% de la population générale [1]. Peu d’études récentes s’intéressent aux troubles anxieux chez le sujet âgé. La prévalence du trouble anxieux dans la population âgée est pourtant estimée entre 1.2% et 14% [2] selon les études. Avec des écarts statistiques importants liés notamment à l’évolution des critères diagnostics, à des biais d’évaluation (échelles et évaluateurs dépendants), et à des biais d’échantillonnage [3]. Il y a cliniquement des critères bien définis dans le DSM-V [4] pour le trouble anxieux généralisé (TAG), avec ou sans trouble panique, avec ou sans agoraphobie ; pour les phobies spécifiques ; et pour l’anxiété sociale. Il existe d’ailleurs plusieurs échelles d’évaluation de l’anxiété. Cependant, aucune d’elle n’est spécifique du sujet âgé. Si on s’en tient à ces critères cliniques isolément, sans prendre en compte la complexité et les comorbidités du sujet âgé, on sur ou on sous-estime le diagnostic de trouble anxieux. Le tableau clinique d’une attaque de panique chez un sujet âgé est souvent incomplet, et les attaques sont moins fréquentes. Une des hypothèses serait une moindre réponse du système nerveux autonome avec l’avancée en âge ; et donc des symptômes neurovégétatifs amoindris (palpitations, tachycardie, tremblements, sensation de souffle court, douleur thoracique, nausées…) qui contribuerait à une sous-estimation du diagnostic [5]. Les patients âgés ont par ailleurs tendance à rationaliser leurs conduites d’évitement, qui vont être favorisées par d’autres facteurs de vie liés à leur santé physique, à leur dépendance, à des changements environnementaux importants comme une entrée en EHPAD ; et donc contribuer à nouveau à une sous-estimation des troubles anxieux. A l’inverse, si on pose la question du trouble anxieux chez un patient âgé ayant des troubles cognitifs, à un stade léger, modéré ou sévère, doit-on considérer que le trouble anxieux est un diagnostic associé à la maladie neurodégénérative, ou plutôt un symptôme neuropsychiatrique d’un trouble neurocognitif ? On surestimerait alors peut-être les troubles anxieux chez le sujet âgé... Certaines théories argumentent en faveur d’un trouble anxieux perçu comme un facteur de risque d’entrée dans la maladie neurodégénérative. Le stress et l’anxiété impliquant l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HHS) reliant le système nerveux central et endocrinien [6 ; 7].

Auteurs : Manon Le Bozec, Hôpital Louis Mourier, Colombes (92). - [email protected]

Références : [1] World Health Organization (WHO), 2015 [2] Bryant C, Jackson H, Ames D. 2008 ; The Prevalence of anxiety in older adults: methological issues and a review of the literature. J. Affect. Disord. 109, 233-250. [3] Bandelow B, Michaelis S, 2015. Epidemiology of anxiety disorders in the 21st century. Dialogues Clin Neurosci. 17, 327-335. [4] American Psychiatric Association, 2015 [5] Mohlman J, Bryant C, Lenze EJ et al. Int Geriatr Psychiatry. 2012 ; 27 : 549-556. [6] Lupien SJ, Maheu F, Tu M et al. The effects of stress and stress hormones on human cognition : implications for the field of brain and cognition. Brain Cogn 2007 ; 65 (3) : 209-237 [7] Lenze EJ, Mantella RC, Shi P et al. Elevated cortisol in older adults with generalized anxiety disorder is reduced by treatment : a placebo-controlled evaluation of escitalopram Am J Geriatr Psychiatry. 2011 ; 19 (5): 482-490.

Mots clés : Trouble Anxieux ; Sujet Agé; Attaque de Panique ; Troubles cognitifs

Conflit d'intérêt : Aucun

JPPA5B - Altérations mnésiques et TCC, quelle(s) prise(s) en charge ?

Orateur - Christophe GUÉRIN LANGLOIS - Issy-les-Moulineaux
Abstract

La prévalence des troubles anxieux et des troubles de l'humeur chez le sujet âgé confère aux thérapies cogitivo-comportementales un rôle important de la prise en charge. En effet, le niveau de preuve de leurs efficacités n'est plus à démontrer mais certains points peuvent être considérés souvent à tort comme des facteurs limitant. Ainsi, l'adaptation des TCC au champ du sujet âgé et des troubles neurocognitifs nécessite d'adapter la structure et les supports proposés aux patients. L'intensité des troubles demeure un indicateur de réussite et de pronostic. C'est dans ce cadre que l'évaluation fine des capacités et ressources du patient par le biais d'un bilan neuropsychologique semble être indispensable. Il demeure donc que l'utilisation des TCC à travers divers stratégies thérapeutiques est facteur dépendant de l'intensité des troubles cognitifs, de la nature de la problématique et de l'ajustement possible de la thérapie qu'elle soit individuelle ou collective.

Auteurs : Christophe GUERIN-LANGLOIS - CRRPSA Île de France Hôpital Corentin Celton 4 parvis Corentin Celton, 92130 Issy-Les-Moulineaux

Mots clés : Psychothérapie; Thérapies comportementales et cognitives; sujet âgé; troubles anxieux

Conflit d'intérêt : Aucun

JPPA5C - Le trouble panique chez le sujet âgé, présentation d'un algorithme d'aide à la décision médicale.

Orateur - Maxime PACE - Antony
Abstract

Le trouble panique chez le sujet âgé est sous-étudié, bien qu’il soit associé à un impact fonctionnel négatif majeur, une altération de la qualité de vie (1) et à une augmentation significative du risque suicidaire (2). Ce trouble peut être sous-diagnostiqué du fait de la fréquence élevée de formes symptomatiques dites incomplètes (3) et à un âge de début souvent plus tardif comparativement aux autres troubles anxieux. Peu d’essais thérapeutiques (4) ont été spécifiquement consacrés à l’efficacité et la tolérance des traitements psychothérapique et pharmacologiques du trouble panique chez le sujet âgé, mais sa prise en charge fait l’objet de plusieurs avis d’expert ainsi qu’une extrapolation des données issues de patients plus jeunes souffrant de la même pathologie. L’objectif de cette intervention est de synthétiser les connaissances actuelles concernant les traitements psychothérapiques et pharmacologiques du trouble panique chez le sujet âgé et de faciliter la lecture de ces différentes recommandations avec la présentation d’un algorithme d’aide à la décision thérapeutique médicale afin de guider et standardiser les décisions prises dans le traitement de cette pathologie.

Auteurs : Maxime PACE - EPS Erasme - Antony Pôle 92G20 143 avenue Armand Guillebaud 92160 Antony [email protected]

Références : (1) Norton J, Ancelin ML, Stewart R, Berr C, Ritchie K, Carrière I. Anxiety symptoms and disorder predict activity limitations in the elderly, J Affect Disord 2012:141:276-85 (2) Hoertel N, Franco S, Wall NM, Oquendo MA, Kerridge BT, Limosin F, et al. Mental disorders and risk of suicide attempt : a national prospective study. Mol Psychiatry 2015;20:718-26 (3) Mohlman J, Bryant C, Lenze EJ, Stanley MA, Gum A, Flint A, et al. Improving recognition of late life anxiety disorders in Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition: observations and recommendations of the Advisory Committee to the Lifespan Disorders Work Group: Improving recognition. Int J Geriatr Psychiatry 2012;27:549–56. (4) Lenze E, Mohlman J, Loebach Wetherell J. Anxiety, Obsessive-Compulsive and Trauma-Related Disorders. In: Steffens DC, Blazer DG, Thakur ME, editors. The American Psychiatric Publishing textbook of geriatric psychiatry. Fifth edition, Washington, DC: American Psychiatric Publishing, a division of American Psychiatric Association; 2015, p. 333–71.

Mots clés : Trouble panique; synthèse; traitement; antidépresseurs; sujet âgé

Conflit d'intérêt : Aucun conflit d'intérêt

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