Programme

Ce symposium, proposé par 3 jeunes psychiatres de l’Association Nationale des Internes de Psychiatrie de la Personne Agée (ANIPPA), s’articule autour de 3 présentations intégrant réflexion et perspectives de recherche dans le champ de la PPA : Place du psychiatre de la personne âgée dans le parcours du patient âgé, par Quentin Gallet interne de psychiatrie option PPA à Paris : La psychiatrie de la personne âgée se développe en France avec une grande hétérogénéité selon les secteurs. Le développement de service de psychiatrie de la personne âgée, d’équipe de liaison et de structures ambulatoires donne de nouvelles alternatives de prise en charge au sein d’un système saturé. La création de l'option et les échanges avec le gériatre, le neurologue et le médecin généraliste, conduit à une réflexion sur les apports et la place de la psychiatrie de la personne âgée (1). Troubles psychiatriques en lien avec les traumatismes crâniens à l'âge avancé, par Ilia Humbert interne de psychiatrie option PPA à Strasbourg : Les traumatismes crâniens sont des événements pourvoyeurs de troubles psychiatriques à distance (2). En lien avec les traumatismes crâniens répétés, l’encéphalopathie traumatique chronique est une pathologie étudiée chez les sportifs et les militaires principalement. Un seul cas a été décrit chez une victime de violences domestiques (3). Nous recherchons la part que peuvent prendre les séquelles de traumatismes crâniens en lien avec des violences domestiques dans les pathologies psychiatriques du sujet âgé. Evaluation d’une échelle de dépistage de la MCL dans une population de patients psychiatriques, par Dr Benoît SCHORR, CCU-AH à Strasbourg : La maladie à corps de Lewy (MCL), 2ème cause de trouble neurocognitif majeur, est largement sous-diagnostiquée. Pour cause, sa clinique associe des symptômes neurologiques et psychiatriques discrets et méconnus (4). Les psychiatres jouent un rôle capital dans le dépistage de la MCL car jusqu’à 1/4 des cas débutent par des symptômes psychiatriques (5). Dans ce contexte, nous voulons tester l’intérêt et la validité d’une échelle de dépistage de la MCL complétée par les psychiatres intervenant en liaison et en service de psychiatrie pour les patients de plus de 50 ans. L’enjeu est triple : optimiser la prise en charge des patients, éviter les prescriptions iatrogènes de neuroleptiques, et constituer une cohorte de patients MCL prodromaux à caractéristiques psychiatriques.

Auteurs : Q. Gallet (1,2) I. Humbert (3) B. Schorr (3) - (1) Hopital Corentin Celton, (2) CHU d'Angers, (3) CHU de Strasbourg

Références : 1. Hanon, Cécile, et Vincent Camus. « Formation à la psychiatrie du sujet âgé : quels enjeux ? » L’information psychiatrique Volume 86, no 1 (2010): 15‑20. 2. Masel BE, DeWitt DS. Traumatic brain injury: a disease process, not an event. J Neurotrauma. 2010 Aug;27(8):1529-40. doi: 10.1089/neu.2010.1358. PMID: 20504161. 3. Roberts GW, Whitwell HL, Acland PR, Bruton CJ. Dementia in a punch-drunk wife. Lancet. 1990 Apr 14;335(8694):918-9. doi: 10.1016/0140-6736(90)90520-f. PMID: 1970008. 4. McKeith IG, Boeve BF, Dickson DW, Halliday G, Taylor J-P, Weintraub D, et al. Diagnosis and management of dementia with Lewy bodies: Fourth consensus report of the DLB Consortium. Neurology. 4 juill 2017;89(1):88‑100.

Mots clés : psychiatrie de la personne âgée, organisation, encéphalopathie traumatique chronique, violences domestiques, MCL, dépistage

Conflit d'intérêt : Aucun

La psychiatrie de la personne âgée se développe en France avec une grande hétérogénéité selon les secteurs. Le développement de service de psychiatrie de la personne âgée, d’équipe de liaison et de structures ambulatoires donne de nouvelles alternatives de prise en charge au sein d’un système saturé. La création de l'option et les échanges avec le gériatre, le neurologue et le médecin généraliste, conduit à une réflexion sur les apports et la place de la psychiatrie de la personne âgée (1).

Auteurs : -

Les traumatismes crâniens sont des événements pourvoyeurs de troubles psychiatriques à distance (2). En lien avec les traumatismes crâniens répétés, l’encéphalopathie traumatique chronique est une pathologie étudiée chez les sportifs et les militaires principalement. Un seul cas a été décrit chez une victime de violences domestiques (3). Nous recherchons la part que peuvent prendre les séquelles de traumatismes crâniens en lien avec des violences domestiques dans les pathologies psychiatriques du sujet âgé.

Auteurs : I. Humbert - Strasbourg

La maladie à corps de Lewy (MCL) est la 2ème cause de trouble neurocognitif majeur avec après la maladie d’Alzheimer (1). Or, des études de neuropathologie estiment que jusqu’à 50% des patients ne seraient pas diagnostiqués. En effet, la présentation de la maladie associe volontiers des symptômes neurologiques discrets à des symptômes psychiatriques atypiques, ce qui rend son diagnostic complexe (2). Par ailleurs, jusqu’à 20% des malades « entrent » dans le circuit médical via une présentation majoritairement psychiatrique, prenant la forme de dépressions de survenue tardive, associées à des caractéristiques psychotiques ou anergiques (3). De la même manière, des symptômes uniquement psychiatriques tels une sensation de présence, des illusions visuelles, ou encore une apathie peuvent précéder de plusieurs années le début de la maladie, réalisant la forme prodromale à présentation psychiatrique de la MCL récemment décrite (4). En outre, 50% environ des patients atteints de MCL présentent un syndrome d’hypersensibilité aux antipsychotiques dont les conséquences peuvent être graves (chutes, coma) voire mortelles (syndrome malin). C’est dans ce sens que la plupart des dernières recommandations conseillent de rechercher activement et d’éliminer un diagnostic de MCL ou apparentée avant toute prescription de traitement antipsychotique chez une personne âgée. Les psychiatres ont donc un rôle capital à jouer dans le diagnostic de la MCL. L’enjeu est double : dépister les cas « possibles » pour les orienter le plus tôt possible vers un spécialiste et une prise en charge adaptée, mais aussi éviter les prescriptions inadaptées d’antipsychotiques dont les conséquences peuvent être graves chez ces patients. Aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, un questionnaire de dépistage de la MCL a été implanté dans les services de psychiatrie de liaison et de psychiatrie pour adulte, et est réalisé de manière systématique chez les patients de plus de 50 ans. Son but primaire est d’éviter des prescriptions iatrogènes d’antipsychotiques chez les patients dépistés positifs. Pour ces derniers, un RDV leur est systématiquement proposé en neuro-gériatrie afin d’obtenir un avis d’expert et de confirmer ou non le diagnostic. Cette première analyse rétrospective visera principalement à évaluer la valeur prédictive positive de ce questionnaire pour le diagnostic de MCL chez des patients âgés de plus de 50 ans à présentation psychiatrique.

Auteurs : Benoît SCHORR - Hôpitaux Universitaires de Strasbourg - Service de Psychiatrie I

Références : 1. Kane JPM, Surendranathan A, Bentley A, Barker SAH, Taylor J-P, Thomas AJ, et al. Clinical prevalence of Lewy body dementia. Alzheimers Res Ther. déc 2018;10(1):19. 2. McKeith IG, Boeve BF, Dickson DW, Halliday G, Taylor J-P, Weintraub D, et al. Diagnosis and management of dementia with Lewy bodies: Fourth consensus report of the DLB Consortium. Neurology. 4 juill 2017;89(1):88‑100. 3. Fujishiro H. Late-Life Depression and Lewy Body Disease. Am J Geriatr Psychiatry. mars 2019;27(3):287‑9. 4. McKeith IG, Ferman TJ, Thomas AJ, Blanc F, Boeve BF, Fujishiro H, et al. Research criteria for the diagnosis of prodromal dementia with Lewy bodies. Neurology. 28 avr 2020;94(17):743‑55.

Mots clés : Maladie à corps de Lewy, dépistage, prévention, prodrome, trouble neurocognitif majeur, iatrogénie

Conflit d'intérêt : Aucun