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Wednesday 1 December
  • 10h30 - 12h30
  • psychiatrieetsociete

FA11- AFPEP-SNPP - Le psychiatre libéral, et le patient, face à l'hospitalisation sous contrainte

Président - Michel JURUS - LYON
Abstract

L'activité libérale nous faire rencontrer, depuis 2011, des situations plus fréquentes où des patients ont été confrontés à des mesures d'internement essentiellement dues à la pression qui s'exercent sur les psychiatres. Ces situations d'internement se sont produites soit pour des patients que nous connaissions, soit pour d'autres qui sont venus consulter traumatisés par des conditions d'hospitalisation effrayantes. La loi de juillet 2011 a introduit un nouveau mode de placement appelé « admission en soins psychiatriques en cas de péril imminent », destiné aux soins des personnes isolées ou désocialisées, a introduit le contre-pouvoir du juge (auquel on laisse donc la responsabilité), et déplacé la contrainte sur le soin en général alors qu’elle portait sur la privation de liberté en hospitalisation. Depuis sa mise en place en 2011, les « soins contraints » ont plus que doublé ( 8500 personnes en 2012 contre 2500 personnes en 2015). Des chiffres qui témoignent d’une banalisation de cette procédure. Nous pouvons nous demander ce que la loi de 2011 a changé du point de vue de du point de vue de la pratique libérale, et des privations de liberté ? Les trois intervenants, à partir de leur expérience clinique, apporteront une lecture libérale de l’évolution des conditions d’internements en France. Intervenant aupres de patients en ambulatoire , ils analyseront les effets d’une loi sur la vie des patients et sur l’impact sur la qualité des soins.

Auteurs : T. Delcourt (1), E. Winter (2), M. Jurus (3) - (1) Reims, (2) Paris, (3) Lyon

Conflit d'intérêt : Aucun conflit d'intérêt

FA11A - Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable

Orateur - Thierry DELCOURT - REIMS
Abstract

Tous les psychiatres sont confrontés à l’exercice de la contrainte face à la folie associée à une mise en danger de soi et d’autrui. « Libéral » n’est pas antinomique de « contrainte ». Comme le psychiatre public, le psychiatre privé est mis en demeure de se construire un cadre clinique et thérapeutique où il pose des limites : celle de la mise en danger jusqu’au péril imminent, celle d’une capacité de survie sociale d’un patient aux prises avec sa folie. Et ce, d’autant que la mise en demeure relève d’un risque réel et juridique pour le patient et pour lui-même. Construire ce cadre suppose une élaboration éthique, et ne peut se contenter d’une application de règles édictées par les protocoles de soin et les directives sécuritaires. À partir de situations cliniques et d’une double expérience de psychiatrie publique et privée, je tenterai de préciser la singularité de la construction d’une éthique de soins sous contrainte en pratique libérale.

Auteurs : Thierry Delcourt - 24 rue Payen 51100 Reims

Références : Pierre Fedida Les bienfaits de la dépression Ed. Odile Jacob 2001 Jean Oury Création et schizophrénie Ed. Galilée 1989 Salvador Dali Le Journal d’un génie Ed. Gallimard 1996

Mots clés : libéral - éthique - limite - contrainte

Conflit d'intérêt : je n'ai aucun conflit d'intérêt

FA11B - Ce que l'hospitalisation sous contrainte oblige de l'engagement du psychiatre

Orateur - Elie WINTER - Paris
Abstract

Auteurs : -

FA11C - Les internements abusifs

Orateur - Michel JURUS - LYON
Abstract

En consultation libérale nous rencontrons, depuis 2011, des situations plus fréquentes où des patients ont été confrontés à des mesures d’internements essentiellement due à la pression qui s’exerce sur les psychiatres. Ces situations d’internements se sont produites soit pour des patients que nous connaissions, soit pour d’autres qui sont venus consulter traumatisés par des conditions d’hospitalisations effrayantes. La loi de juillet 2011 a, en effet, introduit un nouveau mode de placement appelé « admission en soins psychiatriques en cas de péril imminent », destiné aux soins des personnes isolées ou désocialisées, affirmant le pouvoir du juge (auquel on laisse donc la responsabilité). Depuis sa mise en place en 2011, ces « soins contraints » ont plus que doublé (8.500 personnes en 2012 contre 19.500 en 2015). Des chiffres qui témoignent d’une banalisation de cette procédure. La France pratique, en moyenne, deux fois plus d’internement sous contraintes que ses voisins européens. Nous pouvons nous demander si la mesure de soins pour péril imminent facilite l’accès aux soins dans des situations complexes et des contextes d’urgence, ou bien si cette mesure porte atteinte à la liberté des personnes par la simplification des procédures d’admission ? Nos malades souffrent des lois d’exception qui font que s’ils s’agitent, sont menaçant ou parlent de se suicider, ils peuvent être internés. Aujourd’hui le suicide un sujet à éradiquer comme aussi l’agitation mais se mêlent le suicide et les menaces suicidaires, l’agitation et la dangerosité. Les psychiatres sont sommés d’agir au risque de sanction. Le psychiatre perd l’autorité de sa pratique devant la peur du juge, de l’administration et des avocats. Nous pouvons interroger sur la pertinence des soins dans les modalités d’hospitalisations et sur le parcours de soin. Nous nous interrogeons aussi sur l’autorité dans le soin dans la mesure où les juges et les directeurs d’hôpitaux n’ont pas la compétence de juger d’une situation clinique et que les psychiatres renoncent à leur véritable autorité. : ils deviennent des exécutants sociétaux Dans toutes ces situations, si les internements sont abusifs c’est aussi que les psychiatres ne sont plus dans la même aisance diagnostique. L’autorité du psychiatre se trouve plus en plus soumise à des injonctions sociétales comme dans le TDA/H et les maladies bipolaires. Ceux qui ne suivent pas les protocoles de soins ne sont pas des bons psychiatres. Il en résulte des errances diagnostiques qui amènent toujours vers des dérives et la totalité de mes patients inscrits dans une problématique névrotique se sont retrouvés bipolaires et schizophrènes. Pour se protéger et interner, le psychiatre doit forcer le diagnostic vers des pathologies qui vont justifier l’internement. Nous arrivons dans une situation où le psychiatre doit appliquer des consignes, se protéger plutôt que de soigner.

Auteurs : M. Jurus - 1 Avenue Maréchal Foch 69006 Lyon

Mots clés : Psychiatrie, diagnostic, loi 2011, contrainte, abus

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