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Wednesday 1 December
  • 10h30 - 12h30
  • clinique

FA09- Socité Médico-Psychologique - Actualités sur les intrications entre pathologies somatiques et troubles psychiatriques

Président - Isabelle JALENQUES - CLERMONT FERRAND
Abstract

Les intrications entre pathologies somatiques et troubles psychiatriques sont multiples. Trois aspects seront abordés. La peau et le système nerveux central partagent la même origine embryologique. Les systèmes nerveux, endocriniens et cutanés sont étroitement intriqués. Ils libèrent des médiateurs communs à l’origine de pathologies dermatologiques et psychiatriques. Après une description de mécanismes inflammatoires mis en jeu, issus de la littérature récente, l’auteur exposera leur importance comme support pour la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques de la dépression. La prévalence de l’hépatite C (HC) est élevée chez les patients souffrant de troubles psychiatriques (17% aux USA, aucune donnée publiée en France). L’HC non traitée peut évoluer vers des pathologies chroniques invalidantes et mortelles. De plus, l’infection par le VHC peut s’accompagner d’un large spectre de manifestations extra-hépatiques, certaines d’allure psychiatrique. Les nouveaux traitements antiviraux permettent de traiter efficacement l’HC. En 2019, le pourcentage de dépistage pour le VHC parmi les adultes hospitalisés dans le plus grand hôpital psychiatrique français, le GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, était de 36.7%. La prévalence de patients VHC+ était de 3.5% parmi les patients dépistés, soit 12 fois plus qu’en population générale française. La lutte contre le VHC est une priorité de Santé Publique en France, afin d’arriver à éradiquer le VHC à l’horizon 2025. Il est donc important de dépister et traiter les patients souffrant de troubles psychiatriques. L'imagerie cérébrale tient aujourd'hui une place croissante dans la prise en charge de l'urgence psychiatrique. Les données les plus récentes de la littérature montrent qu'elle peut être à l'origine d'une modification de prise en charge du patient en particulier dans le cadre de l'urgence. Même s’il est le plus souvent réalisé en première intention, le scanner cérébral ne présente qu'une faible rentabilité dans la recherche de lésions causales. En revanche, l'IRM cérébrale, même réalisée secondairement, permettra de trouver une étiologie "organique" dans 5 à 18 % des cas, entrainant une modification de prise en charge du patient. Le caractère atypique des symptômes, l'évolution inhabituelle, la modification brutale de la personnalité et la présence de signes associés (céphalée, confusion, déficit focal, crise comitiale) seront autant de signes qui devront motiver la réalisation de l'imagerie en urgence.

Auteurs : S. Lauron (1), A. Pham-Scottez (2), C. Mellerio (2), I. Jalenques (1) - (1) CHU Clermont-Ferrand (2) GHU Sainte-Anne Paris

Mots clés : Psychiatrie, Dermatologie, Hépatite C, Scanner cérébral, IRM Cérébrale

Conflit d'intérêt : pas de conflit d'intérêt

FA09A - Système nerveux et pathologies dermatologiques

Orateur - Sophie LAURON - Clermont-Ferrand
Abstract

Une prévalence élevée de dépression est observée chez les patients atteints de troubles dermatologiques inflammatoires 1 2 3. Malgré l’existence de nombreux traitements antidépresseurs, 30% des patients ne répondent pas aux méthodes conventionnelles de traitements 4. Il est nécessaire de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents des troubles dépressifs afin de contribuer au développement de thérapeutiques innovantes et personnalisées. La relation entre l’inflammation et les troubles dépressifs a été bien étudiée au cours des 20 dernières années. Trois niveaux d’intrication ont été identifiés entre le système nerveux et le système cutané médiés par les molécules inflammatoires : l’activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), la neuroplasticité, la modification du métabolisme des neurotransmetteurs. La peau représente une source de médiateurs pro-inflammatoires 5. Les cytokines libérées modulent plusieurs fonctions biologiques comme l’axe HPA. Une réduction du feedback par un affaiblissement de la sensibilité des récepteurs aux glucocorticoïdes a été observée chez les patients déprimés 6. Cela est à l’origine d’une hypersécrétion de corticotropin-releasing hormone (CRH) et d’une augmentation de la synthèse de glucocorticoïdes. La peau comprend un système HPA périphérique pleinement fonctionnel. Il contribue à l’interaction des systèmes nerveux et cutané grâce à la libération d’hormones comme la CRH, l’ACTH, les glucocorticoïdes. Cette interaction est nommée « the brain-skin-axis »7. Il a été démontré par ailleurs une influence des cytokines sur la diminution de la synthèse de sérotonine et de dopamine à partir du tryptophane et de la phénylalanine via une stimulation de l’enzyme indoléamine 2,3 dioxygénase (IDO) et une inhibition du cofacteur tétrahydrobioptérine 6. Les processus inflammatoires peuvent donc entrainer l’apparition de troubles dépressifs par différents mécanismes d’action. Quelles sont les répercussions de ces interactions sur la conduite thérapeutique dans la dépression chez les patients atteints de pathologies inflammatoires cutanées ? La non réponse aux traitements traditionnels peut être liée à l’inflammation. Les mécanismes inflammatoires affectent la réponse aux traitements antidépresseurs 6. Plusieurs données mettent en avant le bénéfice apporté par les agents anti-inflammatoires sur les symptômes dépressifs, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens 8, ainsi que les thérapies biologiques 9 10 11.

Auteurs : S. Lauron (1), I. Jalenques (1) - (1) CHU Clermont-Ferrand

Références : 1 Jalenques I, Rondepierre F, Massoubre C, et al. High prevalence of psychiatric disorders in patients with skin-restricted lupus: a case-control study. Br J Dermatol 2016; 174:1051–60. 2 Jalenques I, Lauron S, Almon S, et al. Prevalence and Odds of Signs of Depression and Anxiety in Patients with Lichen Planus: Systematic Review and Meta-analyses. Acta Derm Venereol 2020; 100:adv00330. 3 Dowlatshahi EA, Wakkee M, Arends LR, Nijsten T. The prevalence and odds of depressive symptoms and clinical depression in psoriasis patients: a systematic review and meta-analysis. J Invest Dermatol 2014; 134:1542–51. 4 Al-Harbi KS. Treatment-resistant depression: therapeutic trends, challenges, and future directions. Patient Prefer Adherence 2012; 6:369–88. 5 Farzanfar D, Dowlati Y, French LE, et al. Inflammation: A Contributor to Depressive Comorbidity in Inflammatory Skin Disease. Skin Pharmacol Physiol 2018; 31:246–51. 6 Bialek K, Czarny P, Strycharz J, Sliwinski T. Major depressive disorders accompanying autoimmune diseases - Response to treatment. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry 2019; 95:109678. 7 Wang X, Li Y, Wu L, et al. Dysregulation of the gut-brain-skin axis and key overlapping inflammatory and immune mechanisms of psoriasis and depression. Biomed Pharmacother 2021; 137:111065. 8 Köhler O, Benros ME, Nordentoft M, et al. Effect of anti-inflammatory treatment on depression, depressive symptoms, and adverse effects: a systematic review and meta-analysis of randomized clinical trials. JAMA Psychiatry 2014; 71:1381–91. 9 Langley RG, Feldman SR, Han C, et al. Ustekinumab significantly improves symptoms of anxiety, depression, and skin-related quality of life in patients with moderate-to-severe psoriasis: Results from a randomized, double-blind, placebo-controlled phase III trial. J Am Acad Dermatol 2010; 63:457–65. 10 Tyring S, Gottlieb A, Papp K, et al. Etanercept and clinical outcomes, fatigue, and depression in psoriasis: double-blind placebo-controlled randomised phase III trial. Lancet 2006; 367:29–35. 11 Menter A, Augustin M, Signorovitch J, et al. The effect of adalimumab on reducing depression symptoms in patients with moderate to severe psoriasis: a randomized clinical trial. J Am Acad Dermatol 2010; 62:812–8.

Mots clés : Dépression, Inflammation, Dermatoses inflammatoires, Traitements anti-inflammatoires, Biothérapies

Conflit d'intérêt : pas de conflit d'intérêt

FA09B - Dépistage de l'hépatite C dans le plus grand hôpital psychiatrique français

Orateur - Alexandra PHAM - Paris
Abstract

Les intrications entre pathologies somatiques et troubles psychiatriques sont multiples. Trois aspects seront abordés. La peau et le système nerveux central partagent la même origine embryologique. Les systèmes nerveux, endocriniens et cutanés sont étroitement intriqués. Ils libèrent des médiateurs communs à l’origine de pathologies dermatologiques et psychiatriques. Après une description de mécanismes inflammatoires mis en jeu, issus de la littérature récente, l’auteur exposera leur importance comme support pour la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques de la dépression. La prévalence de l’hépatite C (HC) est élevée chez les patients souffrant de troubles psychiatriques (17% aux USA, aucune donnée publiée en France). L’HC non traitée peut évoluer vers des pathologies chroniques invalidantes et mortelles. De plus, l’infection par le VHC peut s’accompagner d’un large spectre de manifestations extra-hépatiques, certaines d’allure psychiatrique. Les nouveaux traitements antiviraux permettent de traiter efficacement l’HC. En 2019, le pourcentage de dépistage pour le VHC parmi les adultes hospitalisés dans le plus grand hôpital psychiatrique français, le GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, était de 36.7%. La prévalence de patients VHC+ était de 3.5% parmi les patients dépistés, soit 12 fois plus qu’en population générale française. La lutte contre le VHC est une priorité de Santé Publique en France, afin d’arriver à éradiquer le VHC à l’horizon 2025. Il est donc important de dépister et traiter les patients souffrant de troubles psychiatriques. L'imagerie cérébrale tient aujourd'hui une place croissante dans la prise en charge de l'urgence psychiatrique. Les données les plus récentes de la littérature montrent qu'elle peut être à l'origine d'une modification de prise en charge du patient en particulier dans le cadre de l'urgence. Même s’il est le plus souvent réalisé en première intention, le scanner cérébral ne présente qu'une faible rentabilité dans la recherche de lésions causales. En revanche, l'IRM cérébrale, même réalisée secondairement, permettra de trouver une étiologie "organique" dans 5 à 18 % des cas, entrainant une modification de prise en charge du patient. Le caractère atypique des symptômes, l'évolution inhabituelle, la modification brutale de la personnalité et la présence de signes associés (céphalée, confusion, déficit focal, crise comitiale) seront autant de signes qui devront motiver la réalisation de l'imagerie en urgence.

Auteurs : S. Lauron (1), A. Pham-Scottez (2), C. Mellerio (2), I. Jalenques (1) - (1) CHU Clermont-Ferrand (2) GHU Sainte-Anne Paris

Mots clés : Psychiatrie, Dermatologie, Hépatite C, Scanner cérébral, IRM Cérébrale

Conflit d'intérêt : pas de conflit d'intérêt

FA09C - Place de l'imagerie dans l'urgence psychiatrique

Orateur - Charles MELLERIO - PARIS
Abstract

Les intrications entre pathologies somatiques et troubles psychiatriques sont multiples. Trois aspects seront abordés. La peau et le système nerveux central partagent la même origine embryologique. Les systèmes nerveux, endocriniens et cutanés sont étroitement intriqués. Ils libèrent des médiateurs communs à l’origine de pathologies dermatologiques et psychiatriques. Après une description de mécanismes inflammatoires mis en jeu, issus de la littérature récente, l’auteur exposera leur importance comme support pour la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques de la dépression. La prévalence de l’hépatite C (HC) est élevée chez les patients souffrant de troubles psychiatriques (17% aux USA, aucune donnée publiée en France). L’HC non traitée peut évoluer vers des pathologies chroniques invalidantes et mortelles. De plus, l’infection par le VHC peut s’accompagner d’un large spectre de manifestations extra-hépatiques, certaines d’allure psychiatrique. Les nouveaux traitements antiviraux permettent de traiter efficacement l’HC. En 2019, le pourcentage de dépistage pour le VHC parmi les adultes hospitalisés dans le plus grand hôpital psychiatrique français, le GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, était de 36.7%. La prévalence de patients VHC+ était de 3.5% parmi les patients dépistés, soit 12 fois plus qu’en population générale française. La lutte contre le VHC est une priorité de Santé Publique en France, afin d’arriver à éradiquer le VHC à l’horizon 2025. Il est donc important de dépister et traiter les patients souffrant de troubles psychiatriques. L'imagerie cérébrale tient aujourd'hui une place croissante dans la prise en charge de l'urgence psychiatrique. Les données les plus récentes de la littérature montrent qu'elle peut être à l'origine d'une modification de prise en charge du patient en particulier dans le cadre de l'urgence. Même s’il est le plus souvent réalisé en première intention, le scanner cérébral ne présente qu'une faible rentabilité dans la recherche de lésions causales. En revanche, l'IRM cérébrale, même réalisée secondairement, permettra de trouver une étiologie "organique" dans 5 à 18 % des cas, entrainant une modification de prise en charge du patient. Le caractère atypique des symptômes, l'évolution inhabituelle, la modification brutale de la personnalité et la présence de signes associés (céphalée, confusion, déficit focal, crise comitiale) seront autant de signes qui devront motiver la réalisation de l'imagerie en urgence.

Auteurs : S. Lauron (1), A. Pham-Scottez (2), C. Mellerio (2), I. Jalenques (1) - (1) CHU Clermont-Ferrand (2) GHU Sainte-Anne Paris

Mots clés : Psychiatrie, Dermatologie, Hépatite C, Scanner cérébral, IRM Cérébrale

Conflit d'intérêt : pas de conflit d'intérêt

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