Programme

Si les traitements antipsychotiques ont révolutionné le traitement de la schizophrénie, leur efficacité ne couvre que certaines dimensions cliniques de la maladie et leur action ne cible qu’un nombre limité de mécanismes impliqués dans sa physiopathologie. Plusieurs thérapeutiques adjuvantes ont récemment été testées dans la schizophrénie. Le réseau des centres experts schizophrénie propose aux cliniciens un digest de cette littérature complexe pour les éclairer sur les perspectives d’application en pratique clinique de ces thérapies adjuvantes. R. Tamouza discutera la place des thérapies immunomodulatrices en psychiatrie en rappelant que le développement des troubles psychotiques est associé à des dysfonctions immunitaires qui affectent toutes les voies des processus immunitaires innées et adaptatifs et vont de l’inflammation chronique de bas grade au développement de processus auto-immuns. Ces observations ont permis de guider des essais thérapeutiques basés sur le repositionnement de composés pharmacologiques ciblant le système immunitaire comme certains antibiotiques, les AINS ou encore des biothérapies à visée immunosuppressive. Les bénéfices/risques de ces thérapeutiques immunomodulatrices seront discutés. G. Fond discutera ensuite la place de la psychonutrition dans la schizophrénie. En effet, un régime inflammatoire peut entretenir une inflammation de bas grade qui, combinée aux antipsychotiques qui ralentissent le péristaltisme et ralentissent la dépense énergétique, provoque une forte augmentation de l’obésité chez les patients. Sachant que recommander de faire du sport et de manger 5 fruits et légumes par jour s’avère en pratique inefficace, cette présentation précisera les méthodes qui ont prouvé leur efficacité dans l’amélioration des symptômes psychotiques et dépressifs ainsi que sur la perte de poids, répondant ainsi à une forte demande des patients. J. Mallet conclura sur l’intérêt des traitements hormonaux adjuvants dans la schizophrénie, avec un focus sur les hormones sexuelles (en particulier les traitements à bases d’estradiol et les SERMs (modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes). En effet, les hormones sexuelles régulent de nombreux processus au niveau du système nerveux central, comme l’humeur ou les fonctions cognitives. Elles pourraient être impliquées dans la pathogenèse, l’évolution et le pronostic de la schizophrénie, et constituer une cible thérapeutique intéressante, dans une approche de médecine personnalisée.

Auteurs : R. Tamouza (1) G. Fond (2) J. Mallet (3) - (1) Université Paris Est Créteil, INSERM U955, IMRB, Laboratoire Neuropsychiatrie transrationnelle, DMU IMPACT et FHU ADAPT, Fondation Fondamental F-94010 Créteil, France (2) Aix-Marseille Univ, School of medicine - La Timone Medical Campus, EA 3279: Department of Epidemiology and Health Economics. Clinical Research Unit. Direction de la Recherche en Santé, 27 Boulevard Jean Moulin, 13005 Marseille, France (3) AP-HP, Groupe Hospitalo-Universitaire AP-HP Nord, service de Psychiatrie et Addictologie. Hôpital Louis Mourier, Colombes, France ; Université de Paris, INSERM UMR1266, Institute of Psychiatry and Neuroscience of Paris, France

Références : 1- Çakici, N., van Beveren, N. J. M., Judge-Hundal, G., Koola, M. M., & Sommer, I. E. C. (2019). An update on the efficacy of anti-inflammatory agents for patients with schizophrenia: A meta-analysis. Psychological Medicine, 49(14), 2307–2319. https://doi.org/10.1017/S0033291719001995 2- Pape, K., Tamouza, R., Leboyer, M., & Zipp, F. (2019). Immunoneuropsychiatry—Novel perspectives on brain disorders. Nature Reviews. Neurology, 15(6), 317–328. https://doi.org/10.1038/s41582-019-0174-4 3- Schürhoff, F., Fond, G., Berna, F., Bulzacka, E., Godin, O., Boyer, L., Misdrahi, D., Andrianarisoa, M., Brunel, L., Coulon, N., Aouizerate, B., Capdevielle, D., Chereau, I., D’Amato, T., Dubertret, C., Dubreucq, J., Faget, C., Gabayet, F., Mallet, J., … FACE-SZ (FondaMental Academic Centers of Expertise for Schizophrenia) group. (2019). [The 10-year findings from the FondaMental Academic Center of Expertise for Schizophrenia (FACE-SZ): Review and recommendations for clinical practice]. L’Encephale, 45(1), 9–14. https://doi.org/10.1016/j.encep.2018.07.007

Mots clés : schizoprhenia, adjunctive treatment, anti-inflammatory treatment, diet, SERMs

Conflit d'intérêt : aucun

Auteurs : -

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Les relations entre le système endocrine et le système nerveux central sont complexes. Nous discuterons les données de la littérature sur les perspectives de traitements hormonaux adjuvants dans la schizophrénie, avec un focus sur les hormones sexuelles (en particulier les traitements à bases d’estradiol et les SERMs (modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes)). Au-delà des fonctions purement reproductives, les hormones sexuelles influencent considérablement le quotidien, via la régulation de certains processus au niveau du système nerveux central, comme l’humeur ou les fonctions cognitives. Elles pourraient être impliquées dans la pathogenèse, l’évolution et le pronostic du trouble schizophrénique, et constituer une cible thérapeutique intéressante, dans une approche de médecine personnalisée.

Auteurs : Jasmina Mallet - (1) AP-HP, Groupe Hospitalo-Universitaire AP-HP Nord, service de Psychiatrie et Addictologie. Hôpital Louis Mourier, Colombes, France (2) Université de Paris, INSERM UMR1266, Institute of Psychiatry and Neuroscience of Paris, France

Références : Estrogens and SERMS as adjunctive treatments for schizophrenia. Kulkarni et al, Front Neuroendocrinol . 2019 Apr;53:100743. doi: 10.1016/j.yfrne.2019.03.002.

Mots clés : schizophrénie; hormones ; oestrogènes ; SERMS

Conflit d'intérêt : aucun