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Il est habituellement considéré que les femmes demandent plus facilement une aide médicale et médicamenteuse en cas de souffrance mentale ou psychiatrique que les hommes, dès l’adolescence. Dans plusieurs études, il est également observé qu’elles prennent leur traitement de manière plus rigoureuse et conforme à la prescription. Cependant, ces résultats ne sont pas homogènes. Ils diffèrent notamment en fonction des classes de psychotropes. Ainsi, dans les troubles bipolaires, une mauvaise adhésion au traitement semble plus liée au genre masculin, mais sans différence entre les hommes et les femmes. Le genre est lié à des éléments culturels et psychologiques, à la perception de soi et il affecte la conscience du trouble. Notamment, les hommes et les femmes n’attribuent pas leur pathologie aux mêmes causes. Le genre influence les facteurs comportementaux et les attitudes qui modifient l’observance. De plus, les facteurs psychosociaux et cliniques influant sur les attitudes négatives vis à vis des médicaments, comme les antipsychotiques, varient selon le sexe. Les femmes sont pourtant plus susceptibles que les hommes de présenter des effets indésirables des traitements, du fait de variations pharmacodynamiques et pharmacocinétiques. Malgré une plus grande propension des femmes à utiliser une aide médicamenteuse, les études sont habituellement menées chez des hommes et les posologies calculées pour eux. De plus, elles peuvent être désavantagées par un niveau socio-économique bas et recevoir des produits moins bien tolérés. La relation des femmes aux psychotropes est donc une histoire compliquée que nous nous proposons de démêler un peu.

Auteurs : M. Tournier - Bordeaux

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