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Friday 3 December
  • 12h30 - 13h30
  • clinique

D06- A quoi sert le « staging » en psychiatrie ?

Modérateur - Philippe COURTET - Montpellier
Abstract

La notion de staging en psychiatrie a été conceptualisée depuis 1993 par Fava et Kellner (1) par analogie avec d’autres domaines médicaux (cardiologie, oncologie). Cette approche s’applique à tous les troubles pour lesquels existe une progression au cours du temps et vise à décrire des grades (« stages ») de la maladie reflétant cette progression. Elle a d’abord été utilisée dans le champ des psychoses et plus spécifiquement de la schizophrénie, mais s’étend peu à peu à l’approche de nombreux troubles (2). Elle reste aujourd’hui limitée à une perspective de recherche, visant à stratifier les patients en fonction du stade évolutif du trouble pour explorer sa physiopathologie notamment de la transition d’un grade à un autre. Elle permet éventuellement de fournir des hypothèses psychopathologiques notamment dans le domaine de la schizophrénie (3). Par contre, en l’absence de biomarqueurs, la caractérisation des différents grades reste clinique et les travaux expérimentaux rares (5). La description de facteurs de risque de transition d’un grade à un autre est également peu fructueuse. Et la validation du staging dans d’autres troubles (troubles bipolaires, troubles des conduites alimentaires…) reste à finaliser… S’agit-il donc d’un modèle assez robuste pour pouvoir être transposé dans la clinique quotidienne ? Les professionnels Australiens et Néo-Zélandais ont franchi ce pas utilisant le modèle proposé par McGorry pour structurer leurs Recommandations de pratique (4). Cette approche permet ainsi de centrer les préconisations sur la prévention de la progression de la maladie dès son début voire sa phase prodromale. Ils s’engagent ainsi dans une logique de prévention primaire. Mais cette initiative reste isolée. Par le prisme de la schizophrénie, ce débat offert par deux experts du domaine visera à répondre à la question : le staging est-il un « simple » modèle heuristique qui doit être dépassé ou s’agit-il d’un cadre conceptuel de pratique clinique qui prend en compte l’approche diachronique des troubles et favorise la prévention ?

Auteurs : Ph Courtet - CHU Montpellier

Références : 1. Fava GA, Kellner R. Staging: a neglected dimension in psychiatric classification. Acta Psychiatr Scand. 1993 Apr;87(4):225-30 2. de la Fuente-Tomas L, Sánchez-Autet M, García-Álvarez L, González-Blanco L, Velasco Á, Sáiz Martínez PA, Garcia-Portilla MP, Bobes J. Clinical staging in severe mental disorders; bipolar disorder, depression and schizophrenia. Rev Psiquiatr Salud Ment. 2019 Apr-Jun;12(2):106-115. 3. Fountoulakis KN, Dragioti E, Theofilidis AT et al. Modeling psychological function in patients with schizophrenia with the PANSS: an international multi-center study. CNS Spectr. 2020 Apr 15:1-9. 4. Galletly C, Castle D, Dark F, Humberstone V, Jablensky A, Killackey E, Kulkarni J, McGorry P, Nielssen O, Tran N. Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists clinical practice guidelines for the management of schizophrenia and related disorders. Aust N Z J Psychiatry. 2016 May;50(5):410-72. 5. Godin O, Fond G, Bulzacka E et al. Validation and refinement of the clinical staging model in a French cohort of outpatient with schizophrenia (FACE-SZ). Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry. 2019 Jun 8;92:226-234

Mots clés : schizophrénie, staging, recherche, prévention primaire

Conflit d'intérêt : 0

Débatteur - Pierre Michel LLORCA - Clermont-Ferrand cedex
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Modérateur - Julio BOBES - OVIEDO
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