CFP 2013  – Synthèse thématique
Addictions (5/6)
Nouveaux paradigmes thérapeutiques en addictologie
 
L’abstinence n’est plus le seul objectif thérapeutique chez les patients alcoolodépendants. Comme pour les patients dépendants aux opiacés, les concepts de réduction des risques et de réduction de la consommation sont aujourd’hui de plus en plus répandus en alcoologie. Les prises en charge addictologiques s’adaptent ainsi de plus en plus à la demande des patients et à leurs motivations au changement. Une tendance similaire est observée en tabacologie.   
Alcoolodépendance : nouveaux objectifs et nouvelles méthodes thérapeutiques 
En matière de traitement médicamenteux, de nouvelles stratégies thérapeutiques sont apparues en alcoologie. Le baclofène est maintenant largement utilisé, mais son maniement reste pour beaucoup empirique. Une rencontre avec l’expert permettra aux praticiens de mieux maîtriser la prescription de ce médicament : bilan préalable, schéma optimal d’augmentation des doses qui peuvent être élevées, effets indésirables à surveiller cahier d’observation et psychoéducation (R1). Plus généralement, un débat fera le point sur les nouvelles stratégies thérapeutiques médicamenteuses en alcoologie.

Comment conjuguer ces nouveaux paradigmes pharmacologiques et l’approche psychothérapique ? C’est la question posée dans un symposium sur l’acceptation dans l’alcoolodépendance, concept caractérisé par une relation médecin-malade prenant plus en compte l’avis des patients et plus dialectique qu’autrefois (S12B). De nouvelles techniques psychothérapeutiques d’inspiration cognitivo-comportementale ont été développées ces dernières années chez les patients alcoolodépendants, en particulier le mindfulness, ou thérapie de pleine conscience, pour la prévention de la rechute (S12A). Cette technique est particulièrement adaptée en addictologie, les patients étant fréquemment alexithymiques, avec des difficultés majeures à exprimer leurs émotions, donc peu sensibles aux psychothérapies psychodynamiques classiques. Les programmes d’éducation thérapeutique sont un autre levier important de la relation médecin- malade, notamment parce qu’ils permettent aux patients d’être acteurs de leur prise en charge (S12C).

 
Cannabis : aspects scientifiques et politiques 
La consommation de cannabis s’est banalisée, notamment chez les jeunes. Compte tenu de ce constat, la société doit elle s’adapter et accompagner les jeunes, là encore dans une perspective de réduction des risques, ou renforcer une interdiction qui, de toutes façons, n’est pas respectée ? C’est l’objet d’un débat : Cannabis, faut-il changer la loi ? Encore faut-il que ce débat puisse être étayé par des données scientifiques, c’est l’objet d’une rencontre avec l’expert sur les effets cognitifs, addictifs et psychiatriques de la consommation de cannabis (R13, P13).
 
Opiacés : nouveaux aspects de la réduction des risques

La politique de réduction des risques, mise en œuvre il y a plus de 25 ans chez les patients dépendants aux opiacés, a permis de limiter la morbidité et la mortalité, notamment infectieuse. Cette politique peut-elle, doit-elle s’étendre aux patients qui ne s’intègrent pas dans les structures de soins traditionnelles ? Un symposium fera le point sur les données scientifiques évaluant l’intérêt des salles d’injection à moindre risque sous un angle bénéfices/risques, à des niveaux individuels et collectifs (S22). L’association Médecins du Monde présentera notamment un programme d’éducation individualisé aux risques de contamination par le virus de l’hépatite C, dont la prévalence reste élevée chez les sujets qui s’injectent des drogues (S22C). 

 
 
 
 
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> POINTS FORTS
> Le concept de réduction des risques est aujourd’hui de plus en plus répandu en addictologie, notamment pour les patients dépendants à l’alcool, au tabac et aux opiacés.
> L’approche médicamenteuse est plus que jamais complémentaire des approches psychothérapeutiques.
> Les prises en charge, y compris la réduction des risques, s’appuient de plus en plus sur des données 
 
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Addictions comportementales : premiers résultats d’une étude multicentrique.
Deux posters présenteront l’étude multicentrique JEU, comprenant 628 joueurs, recrutés dans sept centres hospitaliers français, suivis pendant cinq ans (P4, P5). Le premier présentera des résultats préliminaires sur les caractéristiques sociodémographiques et cliniques de trois groupes de joueurs : les joueurs non problématiques, les joueurs problématiques sans soin et les joueurs problématiques avec soins (P4). Le second présentera les particularités des joueurs de poker (P5).
 
Doubles diagnostics psychiatriques et addictologiques

Les addictions sont fréquemment associées à des troubles psychiatriques. Une rencontre avec l’expert fera le point sur les rapports entre le trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDA/H) et les addictions à la cocaïne et aux opiacés, ainsi qu’avec les troubles du comportement alimentaire (R10). Le tabagisme, autre addiction très fréquente chez les patients psychiatrique n’est pas oublié : un poster présentera un module d’éducation thérapeutique, d’accompagnement psychiatrique et d’évaluation du sevrage tabagique chez des patients schizophrènes (P3).

 
 
 
 
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