En France, les malades psychiatriques âgés de plus de 60 ans représentent 18 % de la population souffrant de troubles mentaux. Un patient schizophrène sur sept aurait plus de 65 ans[1]. Ainsi, les fous vieillissent aussi, mais alors, que deviennent-il ?

Si des troubles psychiatriques peuvent apparaître chez un sujet âgé jusque là sans antécédent, la prise en charge des patients présentant des pathologies psychiatriques chroniques ne requiert pas tout à fait la même nécessité d’accompagnement. De plus, il y a chez les sujets plus âgés une intrication de différentes pathologies somatiques et psychiatriques qui rend la prise charge plus complexe. Les critères diagnostiques utilisés chez le sujet plus jeune n’ont pas la même pertinence. Et pourtant, ces patients lorsqu’ils ne sont pas écroués, isolés ou clochardisés, sont transférés en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHAPD) et ce, dès 60 ans. Cette institutionnalisation comme dernière alternative devrait augmenter dans les prochaines années.

Précisons que trop souvent, en gériatrie aussi, les contentions et la sur-médication sont toujours de rigueur. Qu’en est-il de la prise en charge des patients psychotiques vieillissants en EHPAD ?

Il est entendu que la maison de retraite médicalisée participe à la bonne observance du traitement. Mais, pour une meilleure intégration de ces patients dans les EHPAD, il faudrait pouvoir intégrer d’anciens infirmiers de secteur psychiatrique (ISP), les unités de « déchronicisation » pourraient préparer à cette orientation en EHPAD. Heureusement, des unités spécifiques pour « handicapés psychiques vieillissants » sont conçues à l’initiative de l’Unafam et de trop rares EHPAD travaillent en lien avec les unités sectorielles. Le renfort des équipes mobiles de psychiatrie du sujet âgé ou une inscription au Contrat Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens (CPOM) auprès des pouvoirs publics peuvent aussi être des aides.

Lizzie Clavereau, Paris.