Quand on cherche à raconter son histoire de vie, on essaye de construire un récit le plus cohérent possible. Pour Christin Köber on ne peut parler de «  récit de vie » que s’il y a une cohérence globale du récit qui se décline en trois sous-catégories : temporelle, causale-motivationnelle (créée par le raisonnement autobiographique) et thématique.

Elle a commencé une étude longitudinale et transversale en 2003 incluant 145 participants à qui elle a demandé à différents temps : Nommez les sept souvenirs les plus importants de votre vie ; Racontez pendant 15 minutes votre vie sans interruption ; Incluez les sept souvenirs dans votre récit de vie.

Plusieurs cotateurs ont ensuite divisé ces 500 récits en unités de sens afin de mesurer les trois cohérences de 1 à 7. Ces unités ont été définies en fonction de la capacité des sujets à proposer un raisonnement et des arguments autobiographiques, des explications évoquant leur propre développement en fonction de leçons apprises, une prise de conscience sur le fonctionnement de la vie et du monde, l’influence marquante de moments décisifs dans leur histoire de vie.

Selon cette étude de Christin Köber, le développement de la cohérence temporelle se développe vers le milieu de l’adolescence et augmente jusqu’à 16 ans, le raisonnement autobiographique jusqu’à 20 ans, la cohérence causale jusqu’au début de l’âge adulte, la cohérence motivationnelle jusqu’à 24 ans, la cohérence thématique continue son développement jusqu’au milieu de la vie adulte. Chaque élément de la cohérence globale du récit semble ainsi avoir sa propre trajectoire de vie.

Margot Morgiève, Paris.